André Major : Entre chien et loup : Carnets : Les éditions du Boréal : Collection « Papiers collés » : 2025 : 232 pages

Les années passent rapidement en compagnie d’André Major. Entre amis, on ne voit pas le temps passer. Et pourtant, cet auteur qui bien évidemment ne connaît pas intimement tous ses lecteurs, de chacun et de chacune se fait rapidement un ami, tant sa voix et son style sont naturels — pour peu, on se croirait en sa présence au coin du feu, alors qu’il est absorbé dans une page de Kafka ou de Tchekhov ou rédige des notes dans un carnet. En le lisant, nous développons à son endroit un agréable sentiment d’amitié. À quoi cela est-il dû ? Assurément, au rythme d’écriture qu’il adopte « afin d’entretenir dans ses carnets l’allure d’une conversation ». Il a beau, selon son propre aveu, se livrer à un « soliloque », il n’en demeure pas moins que jamais il ne s’éloigne du lecteur. Au coin du feu, ai-je dit, dans son chalet à La Minerve, ou marchant à ses côtés dans les sentiers de la forêt ou encore dans un parc d’Ahuntsic où il aime se balader. Les carnettistes développent avec leurs lecteurs des rapports de proximité. C’est Major qui l’affirme. Ainsi lui-même entretient-il « avec son lecteur une sorte de connivence ». On trouve sous sa plume cette remarque éclairante, à mon avis, elle livre la clé d’une telle complicité : « La prose qui en vaut la peine, c’est celle qui parvient à susciter la possibilité d’un dialogue humain. »

André Major accorde une extrême importance au dialogue : « Dans le meilleur des cas, le dialogue qui se développe entre celui qui écrit et celui qui le lit constitue la forme la plus pleine et la plus achevée du dialogue humain. » Comme il en aura fait plus tôt la remarque, l’écriture, qu’il s’agisse de la prose ou de la poésie, « permet d’exprimer vraiment ce qui nous apparaissait incommunicable. »  Un esprit dans sa vérité fondamentale et somme toute secrète, même pour lui-même, alors que l’on croyait cette vérité « incommunicable », parvient à se frayer un chemin jusqu’à un autre esprit. Un tel dialogue est à l’œuvre dans ces carnets. Ce dialogue, l’auteur le réalise avec son propre lecteur, lequel prendra comme ici la balle au bond ou jonglera avec elle dans ses propres rêveries, mais ce dialogue est également celui que Major poursuit avec les œuvres dont il est le lecteur assidu. Il est un écrivain qui se plaît à plonger dans des œuvres de prose qui, comme il le dit, en valent la peine. Il nous tient au courant de ses lectures. Les commente sans se soucier de recourir à un lourd bagage théorique. En cela, il est un guide excellent. Un sympathique vulgarisateur. Mine de rien, sans réel souci de faire œuvre de pédagogue, il stimule notre appétit, alimente en nous le désir de découvrir ou redécouvrir les auteurs qu’il admire. À sa suite, nous avons tôt fait de les admirer également.

Le plaisir de lecture que nous éprouvons en lisant André Major tient en grande partie à la sobriété de son style. Il n’en fait pas, dit-il, « une règle d’or », quoiqu’à l’instar des auteurs qu’il fréquente avec le plus grand plaisir, il s’adonne à une forme d’écriture minimaliste : « C’est l’absence de tout artifice stylistique chez Simenon, comme chez Emmanuel Bove, qui séduit Peter Handke. Ces prosateurs réussissent à faire voir et imaginer avec la plus grande économie de moyens. Modiano est un autre adepte de ce minimalisme. » On ajoutera évidemment à ces derniers le nom de notre carnettiste. Fénelon privilégiait le naturel de l’expression, admirait les auteurs qui s’en tenaient « aux beautés simples, faciles, claires et négligées en apparence. » Il ajoutait : « Je veux un homme qui me fasse oublier qu’il est l’auteur, et qui se mette comme de plain-pied en conversation avec moi. » Cet homme, on le retrouve dans les carnets d’André Major. Parlant de Kafka, le carnettiste écrit : « Sa prose, exempte de tout maniérisme, est demeurée un modèle dont j’ai pu m’éloigner, mais que j’ai toujours considéré comme un point d’ancrage salutaire. Kafka prenait lui-même appui sur ces maîtres qu’étaient Goethe, Flaubert et Kleist. » Cela dit, Major rappelle que Thomas Mann parlait de « l’impossibilité d’écrire autrement qu’on écrit ». Des affinités naturelles, qu’au départ il partage avec ceux dont il fait ses maîtres, entrent pour une grande part dans le style que se forge un auteur à leur contact. Quand bien même il serait lourd comme un paquebot, on ne demandera pas à un auteur de voguer tout doucement dans une yole sur un étang. Major est un auteur non dépourvu de gravité, il aborde des sujets sérieux, émaille ses carnets de réflexions profondes. Malgré tout, et je ne puis m’empêcher de citer Fénelon une fois de plus, sa sobriété confère à ses écrits le caractère amical dont j’ai parlé plus haut. Fénelon : « Quand un auteur parle au public, il n’y a aucune peine qu’il ne doive prendre, pour en épargner à son lecteur. Il faut que tout le travail soit pour lui seul, et tout le plaisir, avec tout le fruit, pour celui dont il veut être lu. Un auteur ne doit laisser rien à chercher dans sa pensée. » On aura compris que l’écriture de Major est plutôt limpide. Ce que l’on n’a pas encore entrevu ici, c’est sa pensée.

Que pense Major ? De quoi nous entretient-il dans ses carnets ? De tout et de rien ? Oui et non. Que pense-t-il ? Eh bien, d’abord, force est de constater que s’il pense et livre ici et là l’objet de ses réflexions, il ne fait pas que penser. Il se contente surtout de bien vivre. D’apprendre lentement à mourir comme disait Montaigne ? Peut-être. L’homme a vieilli et nous le découvrons alors qu’il est encore plus jeune qu’aujourd’hui, au moment où il vient de publier ses carnets. En effet, ceux-ci remontent aux années 2008-2014. Major en les entreprenant était un jeune retraité, au mitan de la soixantaine. Au moment de les achever en 2014, il était âgé de soixante-douze ans. À ces âges, en présence de l’ombre qu’elle jette en passant, on songe déjà depuis longtemps à la Faucheuse qui rôde autour de soi. Malgré la gastrite, la sciatique et la maladie pulmonaire chronique, on est néanmoins relativement en forme. On s’active autour du chalet, on s’adonne à des travaux manuels, été comme hiver, on marche dans la forêt. Tout cela et plus encore entretient chez Major une certaine joie de vivre. Sans compter les bonheurs familiaux, dont celui que procure l’art d’être grand-père si cher à tous les Hugo de la Terre. Il écrit sur sa vie au quotidien, une vie dont il brisera le rythme tranquille pour se rendre au Portugal afin, bien entendu, de découvrir ses splendeurs, mais aussi pour y poursuivre ses travaux d’écrivain.

On suivra également l’auteur dans ses périples alors qu’en compagnie de son ami Yves Beauchemin il se rendra en Russie. Le lecteur en emboîtant le pas au voyageur fait de nouvelles découvertes. Puis, il revient à La Minerve ou à Ahuntsic, pour y retrouver Major installé à son écritoire, rédigeant ses carnets.  

Le lecteur au fil des pages en apprend aussi sur l’œuvre de l’auteur. Les carnets lui font découvrir l’œuvre du romancier, du nouvelliste et de l’essayiste. Ils font revivre aussi des pages de l’histoire du Québec. Major ne s’arrête pas longtemps à sa participation à l’aventure de la revue Parti pris ou aux événements d’octobre. N’empêche, le Portugal, la ville de Lisbonne, Moscou, la Russie mis à part, en le lisant nous sommes bien au Québec, comme en attestent, et c’est plutôt amusant, quelques tournures de notre parlure d’hier, des expressions dont l’auteur spécifie qu’elles apparaissaient chez les anciens, du genre : un melon « qui m’a raplombé, comme disaient nos parents », et encore, au sujet d’un voisin qui part vivre dans un condo : « j’ai eu droit au monologue d’un voisin qui s’apprête à ‘‘casser maison’’, comme disaient nos parents ».

La note du 22 avril de l’année 2012 explicite le titre de l’ouvrage. Elle se lit comme suit : « Bien que je franchisse le cap de la soixante-dixième année, je ne me vois pas encore comme un vieux, bon pour le cimetière, et il devrait en être de même aussi longtemps que, physiquement et intellectuellement, rien n’aura changé. J’entre néanmoins dans cette zone trouble de l’entre chien et loup. Ce qui m’incite à me retirer pour de bon dans une province intérieure où la rumeur du monde ne me parviendrait qu’assourdie comme un écho lointain. Il n’en reste pas moins que l’âge ne nous change qu’en apparence et ne nous rend guère plus sage qu’on l’était dans sa jeunesse. »

C’est entre chien et loup, plus que jamais sans doute qu’André Major, à la faveur de la contemplation d’un paysage, habite vraiment la vie immédiate. Ses séjours en forêt, ses travaux au jardin, les fleurs dans la montagne dont il apprécie la beauté et la savoureuse nomenclature — « la claytonie de Caroline au trille rouge […], le chèvrefeuille, le délicat érythrone et le dicentre à capuchon » — , ses méditations au cœur de l’hiver, sa présence à son écritoire, ses lectures, tout cela lui permet d’atteindre une certaine vérité de l’être. Il vit enfin quelque chose comme la vraie vie.

Par la fenêtre, tandis que rien ne bouge encore, je vois une scène d’hiver qui me donne une forte impression d’éternité. Mais cela ne durera guère, une autre scène lui succédera où je chercherai vainement un prolongement de la première. Et l’espèce de connivence qui s’était créée entre le dehors et moi a bel et bien disparu. Je demeure un instant immobile, comme un hibou perché attendant je ne sais quoi.

 

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Auteur : Daniel Guénette

Né le 21 mai 1952, Daniel Guénette est originaire de Montréal. Il a vécu la majeure partie de son existence dans l’arrondissement de Saint-Laurent. Après des études en lettres à l’Université de Montréal, où il obtient un diplôme de maîtrise en création littéraire, il enseigne la littérature au cégep de Granby. En 2011, il prend sa retraite après 34 années d’enseignement. À l’aube de la soixantaine, il renoue avec l’écriture qu’il avait cessé de pratiquer durant près de vingt ans. Il publie chez Triptyque deux recueils de poésie, Traité de l’Incertain en 2013 et Carmen quadratum en 2016, ainsi qu’un récit, L’École des Chiens, en 2015. Dans son œuvre antérieure alternaient ouvrages de poésie (3 titres au Noroît, 2 chez Triptyque) et productions romanesques (3 titres chez Triptyque). Ces ouvrages furent publiés entre 1985 et 1996. L’ensemble fut bien reçu par la critique. À l’occasion du vingtième anniversaire des éditions Triptyque, feu Réginald Martel écrivait : « Et on soupçonne que bien des éditeurs seraient ravis d’inscrire à leur catalogue, parmi quelques auteurs de Triptyque, le nom d’un Daniel Guénette, par exemple. » J. Desraspes a enchanté Jean-Roch Boivin : « Ce roman est un délicieux apéritif, robuste et délicat, son auteur un écrivain de talent et de grands moyens. » Réginald Martel parle d’un roman « qu’on dévore sans reprendre son souffle » ; il salue également la parution des romans qui suivent, se montrant surtout favorable à L’écharpe d’Iris. Pierre Salducci écrit dans Le Devoir un article élogieux sur ce roman : « L’écharpe d’Iris est une réussite, une petite musique qui nous parle de la nature humaine et qu’on n’arrive pas à oublier. Un roman magnifique, un vrai. Pas un phénomène de mode. Pas un produit branché et périssable. Mais de la littérature. Tout simplement. » L’École des Chiens, qui en 2015 marque le retour de l’auteur au récit, a été commentée par divers blogueurs, dont le poète Jacques Gauthier : « Ce beau récit du poète Daniel Guénette évoque, avec pudeur et humilité, les onze années vécues auprès de Max qu’il a dû faire euthanasier à cause d’un cancer. Ils sont rares de tels livres qui traitent si tendrement de la relation entre un homme et son animal de compagnie. Ça parle de vie et de mort, d’attachement et d’amitié, d’enfance et de solitude. » Pour sa part, Topinambulle écrit : « Dans ce très beau récit, un homme apprivoise doucement le deuil de son chien. À la manière de Rousseau, Daniel Guénette nous invite à le suivre dans ses promenades, dans les méandres de ses souvenirs, où l'évocation de l'ami fidèle nous servira de guide. ». Dominic Tardif, dans Le Devoir, 4 juillet 2015 a rendu compte chaleureusement de L’école des chiens. Il a souligné qu’avec ce récit, l’auteur avait produit « de la vraie littérature » : « Plus qu’un livre sur un maître et son animal, L’école des chiens célèbre le pouvoir de l’écriture qui, chez Daniel Guénette, n’aspire pas à remplacer l’en allé, mais bien à en continuer la vie. » Recommandé avec enthousiasme à ses téléspectateurs, L’école des chiens a fait l’objet d’un échange de cadeaux à l’émission LIRE présentée sur ARTV. À partir de 1975, l’auteur a collaboré à diverses revues de littérature à titre de poète et de critique. On a pu lire ses recensions dans la revue Mœbius. Pour l’une d’elles, l’auteur a été finaliste au Prix d’excellence de la SODEP 2016, dans la catégorie Texte d’opinion critique sur une œuvre littéraire ou artistique. Plus récemment, l’auteur a publié deux nouveaux titres en poésie, Varia au Noroît en 2018 et, à l’hiver 2023, La châtaigneraie aux Éditions de la Grenouillère. Pour ce recueil, le poète a été finaliste au Prix d’excellence du webmagazine La Métropole. Dans la recension que réserve à cet ouvrage la revue LQ, le critique Antoine Boisclair écrit: « Ce recueil émouvant, très maîtrisé du point de vue formel, témoigne d’un savoir-faire indéniable. » Le critique et poète français Pierre Perrin écrit dans sa revue trimestrielle de littérature, la revue française « Possibles », ne pas confondre avec la revue québécoise du même nom : « Daniel Guénette a le vers sûr, souvent proche de l’alexandrin, parfois très bref. Il sait restituer une vie, avec sa foudre, ses éclairs, et les moments de calme, voire de communion. La Châtaigneraie constitue un beau recueil presque filial. » Pour sa part, dans Le Ou'tam’si magazine, Nathasha Pemba déclare que « La châtaigneraie est un recueil de poésie qui a l’allure d’un hommage, d’un renouvellement du contrat amical. C’est une poésie ontologique qui va au fond des choses pour faire émerger l’être. Daniel Guénette une fois plus confirme qu’il est poète, le poète de l’amitié, le poète de l’altérité, le poète de l’éternité. » Outre ces recueils de poésie, l’auteur fait paraître quelques nouveaux romans. De Miron, Breton et le mythomane, paru en 2017 à La Grenouillère, Dominic Tardif écrit dans Le Devoir : « Chronique des glorioles imaginaires d’un grand taquin aimant (se) conter des histoires et fabuler une légendaire vie d’aventures, Miron, Breton et le mythomane est le carton d’invitation d’une fête organisée en l’honneur du mensonge auquel s’abreuve n’importe quelle forme de littérature digne de ce nom. » Pour sa part, Dédé blanc-bec reçoit dans Nuit Blanche un commentaire signé Gaétan Bélanger : « Le ton poétique empreint d’humour et de nostalgie adopté par l’auteur rend extrêmement agréable la lecture de ce roman émouvant. Il faut préciser que, tout d’abord, il est un peu déroutant de suivre les bonds fréquents de la narration dans le temps. Plus que de simples digressions, elles donnent parfois l’impression que l’auteur saute du coq à l’âne pour revenir aux mêmes événements, observés sous un angle différent. Mais on s’habitue vite à cette manière ou à ce style et on l’apprécie pour son originalité. Voilà donc un roman au texte minutieusement poli et se démarquant par sa qualité et son audace. » Vierge folle est le dernier roman de l’auteur. La recension parue dans Culture Hebdo se termine avec ces mots : « Nous vous laissons le soin de découvrir la conclusion. Excellent, est un euphémisme. On a adoré. » Ce roman, sans doute le meilleur de l’auteur, s’il a suscité l’enthousiasme de ses lecteurs n’a guère fait l’objet de recensions sérieuses. Pour des recensions sérieuses, il aura fallu attendre l’hiver 2023. Au billet d’Antoine Boisclair portant sur La châtaigneraie, se sera ajoutée dans Le Devoir une chronique de Louis Cornellier consacrée non pas à un roman ou un recueil, mais à un essai. Le journaliste y salue d’abord le travail entrepris par l’écrivain sur son blogue : « Fin lecteur de poésie, l’écrivain s’y impose comme un critique raffiné, érudit et amical dont le style, limpide et élégant, s’apparente à celui de la conversation relevée. Ces qualités en font une rareté dans le paysage littéraire québécois. » Puis, il rend compte de l’essai : « Dans Le complexe d’Orphée (Nota bene, 2023, 186 pages), l’écrivain se fait plus essayiste que critique en proposant « une manière de promenade » dans laquelle il tente « de saisir la nature de la poésie ». Fidèle à son approche modeste et exploratoire, il déambule en compagnie des poètes et penseurs qu’il aime afin de délimiter son objet, tout en cultivant le souci de ne pas l’enfermer. » Il conclut sa chronique en ces termes : « Partisan des « poèmes limpides » qui disent de « simples vérités », Guénette trouve dans la poésie un antidote « à l’endormissement de [ses] facultés » ou, comme l’écrit Valéry, un discours « chargé de plus de sens, et mêlé de plus de musique, que le langage ordinaire n’en porte et n’en peut porter ». Fénelon aurait aimé ce livre admirable. » La conclusion de l’article d’Antoine Boisclair portant sur La châtaigneraie était elle aussi plutôt réjouissante : « Romancier accompli (son dernier récit, Vierge folle, est paru en 2021 aux éditions de La Grenouillère), critique littéraire important (son blogue, intitulé Dédé blanc-bec, offre des comptes rendus très étoffés sur des publications québécoises), Daniel Guénette est aussi un poète qui mérite toute notre attention. »

3 réflexions sur « André Major : Entre chien et loup : Carnets : Les éditions du Boréal : Collection « Papiers collés » : 2025 : 232 pages »

  1. Comme toi, j’ai beaucoup aimé ce nouveau titre des carnets d’André Major, dont tu parles de manière très juste. On entre dans les carnets de Major comme si on revenait chez soi pour prendre des nouvelles mais aussi pour s’imprégner de cette façon de vivre qui permet de se sentir au cœur des choses simples.

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