Diane Régimbald : Au plus clair de la lumière : Poésie : Illustrations d’Irene F. Whittome : Éditions du Noroît : 2022 : 88 pages

Ce titre évoque le ciel, le jour, un sommet de splendeur, voire d’équilibre. Il peut sans doute s’interpréter de diverses manières. Par exemple, ce très beau titre signalerait que le poème s’élabore au sein du plus clair de la lumière. Qu’en ce lieu si pur émane la parole du vivant. Ou sinon, dans son en deçà, là où les forces les plus obscures de la mort tendent à nous maintenir, à nous engloutir, on pourra penser que le poème représente le perpétuel effort grâce auquel il nous est possible de nous tourner dans la direction de la lumière, que c’est justement cette lumière que la poète espère atteindre, que c’est là son dessein, l’objet de son souhait le plus cher.

On pourrait aussi penser que la poète s’adresse ici tout simplement à la lumière elle-même, à ce que la lumière a de plus clair. En ce titre, nous pourrions voir alors une simple dédicace, la poète vouant son chant tout entier au plus clair de la lumière.

À vrai dire, la véritable dédicataire du recueil n’est pas la lumière, mais bien plutôt la fille de l’auteure. Rien n’interdit cependant de penser que dans l’esprit de la poète il y ait synonymie, correspondance entre sa fille et le plus clair de la lumière — l’amour maternel autorise à croire qu’une telle équivalence puisse être établie. Quoi qu’il en soit, nous ne pouvons passer sous silence le sous-titre de cet ouvrage. Il est au moins aussi éclairant que le titre : « Chant pour l’enfant qui revient ».

Un livre de poésie, davantage peut-être que toute autre forme de création littéraire, procède de l’idiolecte, de l’autographie. Le « moi » qui est toujours un autre, par le jeu spéculaire de l’écriture se manifeste jusque dans son apparente invisibilité. Si bien qu’au cœur du poème, même tu et dissimulé, en l’absence de la toute première personne du singulier, le « je » caché se révèle. Et si bien que, lors même que du « je » court et se dissémine de phrase en phrase à travers un ouvrage, jamais ne pouvons-nous tenir quelque écrit que ce soit, même personnel, pour un acte de pur et simple dévoilement de soi uniquement.

Spéculer, en s’en tenant à des faits que l’on ne peut qu’imaginer, enrichit peut-être notre vision de cela que le livre donne à voir. Aussi, pourrions-nous lire ce recueil en ayant présente à l’esprit la possible histoire personnelle suivante. La dédicataire est revenue, un peu comme dans l’Histoire sainte où Jésus raconte le retour de l’enfant prodigue, et la poète alors l’accueille en lui adressant un chant que l’on pourrait dire testamentaire. Le plus important qu’elle puisse transmettre à sa fille, elle le lui offre à travers ce chant. Elle lui parle et nous sommes témoins de cette parole qui, en raison de notre présence, s’adresse également aux lecteurs et lectrices que nous sommes.

À supposer qu’elle puisse être avérée, une telle anecdote en donnant lieu au poème en vient à déborder du cadre étroit où elle s’inscrit tout d’abord. Ainsi le poème l’ouvre-t-il à un champ plus grand. Voici que de la singularité d’une expérience personnelle naît une forme de pluralité englobant justement de la multiplicité. Si c’est à elle-même que s’adresse d’abord la poète, terme que nous employons ici sans toutefois référer à la personne de l’auteure, faute de pouvoir nommer mieux cette présence, cette « instance » au cœur du discours, comme tout poète prenant la parole la voici transmuée en l’incarnation d’un « je » autre s’adressant à un « tu » lui-même autre et pluriel, disant ainsi les choses universelles en disant les personnelles. En évoquant son propre microcosme, la poète englobe l’humanité tout entière. En cela, nous constatons que l’exergue du livre a lui aussi, comme tout le reste du recueil, fait l’objet d’un soin attentif. Dans Sur les ossements des morts, Olga Tokarczuk écrit que « [l’]infiniment grand est contenu dans l’infiniment petit » et déclare observer sur la table où elle écrit « une configuration planétaire ». Ainsi, en peu de mots, Diane Régimbald convoque-t-elle tout un univers de sentiments et d’idées.

Ce sont des sentiments de compassion, des idées d’ordre éthique. Le monde court à sa perte. Il faut inventer « une somme de gestes pour mieux tenir dans l’entendement du vivant ». La quête de la poète est au moins double, tournée d’une part vers le monde intérieur, celui où elle revient à cette sorte de lumière plus claire qui est celle de l’enfance (il lui convient de relire ce passé qui est le sien, afin de se défaire de liens anciens noués, inextricablement, afin aussi de renouer avec une première lumière, comme lorsque l’on fait la lumière sur un mystère, livrant un secret au grand jour); d’autre part, il y a aussi la quête où la poète se tourne dans la direction d’un autre avènement, collectif cette fois, ayant trait au monde réel, politique, à la Terre où vont les « êtres qui réfugient leur fin dans la fin des autres ».

Le plus clair de la lumière est une affaire à la fois individuelle et collective. À travers son histoire personnelle, la poète n’occulte pas la misère des autres : « des laissés-pour-compte aux fureurs erratiques éclipsent l’épouvante mais avancent vers le triste ravage du monde    en toi désespérance crue ».

La poète propose un voyage dans le temps. En amont, ainsi qu’en aval. Évitons ici une confusion, ou plutôt en ce jeu des miroirs accueillons de possibles identités multiples. En clair, qu’elle s’adresse à elle-même, à sa fille ou encore à une tout autre personne, la poète s’adresse à une entité féminine. Or il n’est pas dit que le féminin ne puisse pas l’emporter sur le masculin, en ce sens inclusif que propose une nouvelle grammaire poétique, à savoir que ce qui vaut pour l’une peut ici valoir également pour l’un. Il ne faut pas être particulièrement ouvert d’esprit pour admettre enfin que dans l’extrait suivant un lecteur masculin est autant interpellé que peut l’être une lectrice : « Prends la route qui mène vers l’appartement où tu es née — à ton arrivée tu remarques    la porte ouverte    tu montes les escaliers reconnais les pièces où tu as grandi la chambre de tes commencements ». Voyage en amont, ressourcement. Voilà pour cela qui s’entend dans le sous-titre du recueil : « chant pour l’enfant qui revient ».

Mais ce chant dont j’ai cité quelques extraits déjà, il est grand temps de le cerner au plus près, de mentionner à son sujet des particularités qui en font toute l’originalité. J’ai écrit un plus haut que cet univers de sentiments et d’idées, Régimbald le convoque en « peu de mots ». Or il faut maintenant voir comment ceux-ci occupent la page, et plus spécifiquement dans leur disposition typographique.

Il importe dans un autre ordre d’idée de rappeler aussi la discrète collaboration de l’artiste à qui l’on doit l’illustration de la couverture, détail d’une œuvre figurant dans son intégralité à la toute fin du recueil. Cette artiste, je rappelle son nom, Irene F. Whittome, a produit une impression numérique sur papier d’arches intitulée « Words get in the way » appartenant à une série elle-même intitulée « Words do not matter ». Je ne traduis pas ces titres, cependant il me plaît de les peser à l’aulne du discours poétique, lequel paradoxalement témoigne d’une tout autre expérience voulant que les mots justement aient un poids et que ce poids pèse dans la balance de la perception que l’on a du monde dans lequel nous vivons. Antiphrases, tels m’apparaissent ces titres une fois intégrés dans l’œuvre de la poète. Antiphrases ou mises en garde.

Quoi qu’il en soit, il y a ici une trouvaille, une sorte de coup de génie qui consiste à offrir à l’œuvre de l’artiste une manière de miroir, de calque, en cela que le chant de la poète, réparti en soixante-six pièces, épouse la disposition du rectangle de l’œuvre visuelle de l’artiste, œuvre composée de lettres ou de mots — en raison de la petitesse de sa reproduction, je ne saurais préciser de quoi il en retourne, mots ou phrases ou simples lettres ?

Les soixante-six moments du chant apparaissent donc eux aussi comme des œuvres picturales, dont le dessin, un rectangle dans la page, occupe les mêmes dimensions que celles de l’œuvre visuelle. Cet aspect formaliste du chant s’accompagne d’une seconde caractéristique, il s’agit d’une autre constante, sur le plan du langage cette fois.

Mais avant de l’aborder, il faut souligner que les rectangles poétiques sont numérotés. Dans leur très sobre effacement, estompement plutôt, des chiffres placés au-dessus, quasi invisibles à l’œil nu, tiennent lieu de pagination. Au bas de la page se déploie, tout aussi discrètement, une kyrielle de verbes conjugués au mode de l’impératif présent : « éclaircis remarque promets injecte érige critique ravive encense explore plonge dévore écoute inscris scelle reproduis note … », il y a là plus de 400 verbes courant sous nos yeux. Au rabat de la couverture, il est mentionné que « Dans un murmure, par un écho, une ligne basse continue permet l’invention possible d’autres poèmes. » Comme quoi, un ouvrage de littérature, et tout particulièrement un livre de poésie, est une invitation à collaborer à l’aventure des mots qui s’y jouent.

Mais les verbes de ce murmure ne sont pas les seuls à être modulés à l’impératif présent. Ce mode, rappelons-le, est celui de l’injonction, de l’ordre donné, à tout le moins de la recommandation et souvent, comme c’est le cas ici, du conseil aimant, bien intentionné. Il implique donc une prise de position, une posture que l’on pourrait dire morale. Quelqu’un dit à quelqu’un d’autre ce qu’il convient de faire. Ce peut-être une femme suggérant à une autre, sa fille par exemple, d’adopter telle ou telle attitude : « fais ta route », « tiens debout », « prie pour eux pour nous qui ne savons plus où aller », « reviens à l’essentiel — l’arbre à tes côtés t’apaise — regarde-le réanimer la caresse de l’aube    deviens l’image manifeste des versants du jour », « lis qui écrit les récits les poèmes les histoires », etc.  

Quoi qu’il en soit, la poète en poursuivant systématiquement sur ce mode remporte haut la main un pari qui n’était pas gagné d’avance. En effet, le risque était grand, du moins sur papier, de lasser le lecteur. Une page, puis deux, puis trois, remplies de verbes conjugués à l’impératif, cela passe encore. Oser davantage, et au fil des pages, malgré vents et marées tenir le pas gagné, l’engager dans une danse tranquille et savante, où le sens en vient à s’affermir, voilà ce que parvient à accomplir brillamment la poète.

Nulle monotonie ne résulte de la manière adoptée, manière qui dès le départ m’a donné l’impression de s’apparenter à la danse contemporaine, où une série de gestes est répétée par le danseur ou la danseuse. En ce sens, je voyais à l’œuvre dans ce chant une envoûtante chorégraphie de mots. Je ne fus pas surpris vers la fin de l’ouvrage de lire le passage suivant — je ne parviens malheureusement pas à reproduire fidèlement le rectangle de ses mots :

Danse    n’arrête    pas de danser   dans  le corps    danse       dirige  tes  pas  tes mouvements dans la torpeur du souffle lent –  chaque  geste  circulaire   vole de sphère en sphère de volume en volume –  entre dans les saccades   tracte du regard les  impulsions  une épaule  fusionnée à son os un arc des hanches une ouverture du thorax les pieds calfeutrés en ancrage profond la mémoire en tempo – cercles larges  des noirceurs    volumineuses – danse   danse

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Auteur : Daniel Guénette

Né le 21 mai 1952, Daniel Guénette est originaire de Montréal. Il a vécu la majeure partie de son existence dans l’arrondissement de Saint-Laurent. Après des études en lettres à l’Université de Montréal, où il obtient un diplôme de maîtrise en création littéraire, il enseigne la littérature au cégep de Granby. En 2011, il prend sa retraite après 34 années d’enseignement. À l’aube de la soixantaine, il renoue avec l’écriture qu’il avait cessé de pratiquer durant près de vingt ans. Il publie chez Triptyque deux recueils de poésie, Traité de l’Incertain en 2013 et Carmen quadratum en 2016, ainsi qu’un récit, L’École des Chiens, en 2015. Dans son œuvre antérieure alternaient ouvrages de poésie (3 titres au Noroît, 2 chez Triptyque) et productions romanesques (3 titres chez Triptyque). Ces ouvrages furent publiés entre 1985 et 1996. L’ensemble fut bien reçu par la critique. À l’occasion du vingtième anniversaire des éditions Triptyque, feu Réginald Martel écrivait : « Et on soupçonne que bien des éditeurs seraient ravis d’inscrire à leur catalogue, parmi quelques auteurs de Triptyque, le nom d’un Daniel Guénette, par exemple. » J. Desraspes a enchanté Jean-Roch Boivin : « Ce roman est un délicieux apéritif, robuste et délicat, son auteur un écrivain de talent et de grands moyens. » Réginald Martel parle d’un roman « qu’on dévore sans reprendre son souffle » ; il salue également la parution des romans qui suivent, se montrant surtout favorable à L’écharpe d’Iris. Pierre Salducci écrit dans Le Devoir un article élogieux sur ce roman : « L’écharpe d’Iris est une réussite, une petite musique qui nous parle de la nature humaine et qu’on n’arrive pas à oublier. Un roman magnifique, un vrai. Pas un phénomène de mode. Pas un produit branché et périssable. Mais de la littérature. Tout simplement. » L’École des Chiens, qui en 2015 marque le retour de l’auteur au récit, a été commentée par divers blogueurs, dont le poète Jacques Gauthier : « Ce beau récit du poète Daniel Guénette évoque, avec pudeur et humilité, les onze années vécues auprès de Max qu’il a dû faire euthanasier à cause d’un cancer. Ils sont rares de tels livres qui traitent si tendrement de la relation entre un homme et son animal de compagnie. Ça parle de vie et de mort, d’attachement et d’amitié, d’enfance et de solitude. » Pour sa part, Topinambulle écrit : « Dans ce très beau récit, un homme apprivoise doucement le deuil de son chien. À la manière de Rousseau, Daniel Guénette nous invite à le suivre dans ses promenades, dans les méandres de ses souvenirs, où l'évocation de l'ami fidèle nous servira de guide. ». Dominic Tardif, dans Le Devoir, 4 juillet 2015 a rendu compte chaleureusement de L’école des chiens. Il a souligné qu’avec ce récit, l’auteur avait produit « de la vraie littérature » : « Plus qu’un livre sur un maître et son animal, L’école des chiens célèbre le pouvoir de l’écriture qui, chez Daniel Guénette, n’aspire pas à remplacer l’en allé, mais bien à en continuer la vie. » Recommandé avec enthousiasme à ses téléspectateurs, L’école des chiens a fait l’objet d’un échange de cadeaux à l’émission LIRE présentée sur ARTV. À partir de 1975, l’auteur a collaboré à diverses revues de littérature à titre de poète et de critique. On a pu lire ses recensions dans la revue Mœbius. Pour l’une d’elles, l’auteur a été finaliste au Prix d’excellence de la SODEP 2016, dans la catégorie Texte d’opinion critique sur une œuvre littéraire ou artistique. Plus récemment, l’auteur a publié deux nouveaux titres en poésie, Varia au Noroît en 2018 et, à l’hiver 2023, La châtaigneraie aux Éditions de la Grenouillère. Pour ce recueil, le poète a été finaliste au Prix d’excellence du webmagazine La Métropole. Dans la recension que réserve à cet ouvrage la revue LQ, le critique Antoine Boisclair écrit: « Ce recueil émouvant, très maîtrisé du point de vue formel, témoigne d’un savoir-faire indéniable. » Le critique et poète français Pierre Perrin écrit dans sa revue trimestrielle de littérature, la revue française « Possibles », ne pas confondre avec la revue québécoise du même nom : « Daniel Guénette a le vers sûr, souvent proche de l’alexandrin, parfois très bref. Il sait restituer une vie, avec sa foudre, ses éclairs, et les moments de calme, voire de communion. La Châtaigneraie constitue un beau recueil presque filial. » Pour sa part, dans Le Ou'tam’si magazine, Nathasha Pemba déclare que « La châtaigneraie est un recueil de poésie qui a l’allure d’un hommage, d’un renouvellement du contrat amical. C’est une poésie ontologique qui va au fond des choses pour faire émerger l’être. Daniel Guénette une fois plus confirme qu’il est poète, le poète de l’amitié, le poète de l’altérité, le poète de l’éternité. » Outre ces recueils de poésie, l’auteur fait paraître quelques nouveaux romans. De Miron, Breton et le mythomane, paru en 2017 à La Grenouillère, Dominic Tardif écrit dans Le Devoir : « Chronique des glorioles imaginaires d’un grand taquin aimant (se) conter des histoires et fabuler une légendaire vie d’aventures, Miron, Breton et le mythomane est le carton d’invitation d’une fête organisée en l’honneur du mensonge auquel s’abreuve n’importe quelle forme de littérature digne de ce nom. » Pour sa part, Dédé blanc-bec reçoit dans Nuit Blanche un commentaire signé Gaétan Bélanger : « Le ton poétique empreint d’humour et de nostalgie adopté par l’auteur rend extrêmement agréable la lecture de ce roman émouvant. Il faut préciser que, tout d’abord, il est un peu déroutant de suivre les bonds fréquents de la narration dans le temps. Plus que de simples digressions, elles donnent parfois l’impression que l’auteur saute du coq à l’âne pour revenir aux mêmes événements, observés sous un angle différent. Mais on s’habitue vite à cette manière ou à ce style et on l’apprécie pour son originalité. Voilà donc un roman au texte minutieusement poli et se démarquant par sa qualité et son audace. » Vierge folle est le dernier roman de l’auteur. La recension parue dans Culture Hebdo se termine avec ces mots : « Nous vous laissons le soin de découvrir la conclusion. Excellent, est un euphémisme. On a adoré. » Ce roman, sans doute le meilleur de l’auteur, s’il a suscité l’enthousiasme de ses lecteurs n’a guère fait l’objet de recensions sérieuses. Pour des recensions sérieuses, il aura fallu attendre l’hiver 2023. Au billet d’Antoine Boisclair portant sur La châtaigneraie, se sera ajoutée dans Le Devoir une chronique de Louis Cornellier consacrée non pas à un roman ou un recueil, mais à un essai. Le journaliste y salue d’abord le travail entrepris par l’écrivain sur son blogue : « Fin lecteur de poésie, l’écrivain s’y impose comme un critique raffiné, érudit et amical dont le style, limpide et élégant, s’apparente à celui de la conversation relevée. Ces qualités en font une rareté dans le paysage littéraire québécois. » Puis, il rend compte de l’essai : « Dans Le complexe d’Orphée (Nota bene, 2023, 186 pages), l’écrivain se fait plus essayiste que critique en proposant « une manière de promenade » dans laquelle il tente « de saisir la nature de la poésie ». Fidèle à son approche modeste et exploratoire, il déambule en compagnie des poètes et penseurs qu’il aime afin de délimiter son objet, tout en cultivant le souci de ne pas l’enfermer. » Il conclut sa chronique en ces termes : « Partisan des « poèmes limpides » qui disent de « simples vérités », Guénette trouve dans la poésie un antidote « à l’endormissement de [ses] facultés » ou, comme l’écrit Valéry, un discours « chargé de plus de sens, et mêlé de plus de musique, que le langage ordinaire n’en porte et n’en peut porter ». Fénelon aurait aimé ce livre admirable. » La conclusion de l’article d’Antoine Boisclair portant sur La châtaigneraie était elle aussi plutôt réjouissante : « Romancier accompli (son dernier récit, Vierge folle, est paru en 2021 aux éditions de La Grenouillère), critique littéraire important (son blogue, intitulé Dédé blanc-bec, offre des comptes rendus très étoffés sur des publications québécoises), Daniel Guénette est aussi un poète qui mérite toute notre attention. »

2 réflexions sur « Diane Régimbald : Au plus clair de la lumière : Poésie : Illustrations d’Irene F. Whittome : Éditions du Noroît : 2022 : 88 pages »

  1. Je sais très bien que tu fais tout pour que tes bloggeurs focussent avant tout leur attention sur l’auteur et l’oeuvre que tu nous présentes dans tes «petites études». Mais…
    Mon maître se surpasse ici au point que je ne peux, dans mes terres reculées sans livres, ne pas souligner la démonstration magistrale qu’il fait du: «Le processus de recréation qu’est la lecture».
    Faut le faire. Trois paragraphes de «recréation, « seulement à partir du titre du recueil! ! Quelle attention, quelle empathie, quelle générosité, quelle profondeur de caisse de résonnance.
    Un jour, nous rediscuterons de ton affirmation à l’effet que la poésie constitue le levier qui propulse le monde particulier à l’universel.

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