Nora Atalla : La révolte des pierres : Poésie : Les Écrits des Forges : 2022 : 112 pages

Le dernier ouvrage de poésie de Nora Atalla est d’une brûlante actualité. On a l’impression que ses poèmes ont été écrits ce matin tant ils collent de près aux tragiques événements du jour. Événements ayant été précédés par une kyrielle d’autres, tout aussi dévastateurs, ayant eu lieu hier, avant-hier, au siècle dernier; et rien ne sert de remonter jusqu’à la nuit des temps, où s’observent leurs prémices, pour constater l’acharnement bienheureux avec lequel des esprits éclairés s’y sont de tout temps opposés. Les horreurs d’hier et d’aujourd’hui, hélas, se répéteront demain. Les poèmes d’Atalla seront alors également de circonstance.

Ce qui préoccupe la poète se déroule maintenant sous nos yeux. Les étincelles des premiers conflits s’étant propagées de plus belle, aujourd’hui devenues montreuses, conduiront, qui sait, à l’ultime déflagration, à l’embrasement de la planète tout entière.

Cette perspective est sombre, et l’avenir, incertain. Toutefois, contrairement à ce que l’on pourrait croire, Atalla ne verse pas dans de sinistres prémonitions d’apocalypses. Son discours, tout alarmé qu’il soit, n’est pas alarmiste. Au sein des ténèbres, la poète espère, son chant appelle la lumière.

Goethe a écrit : « On peut aussi bâtir quelque chose de beau / Avec les pierres qui entravent le chemin. » Ce premier exergue du livre témoigne de l’élan vital qui traverse l’ouvrage du début à la fin, élan de solidarité, tentative de redressement, de prise en charge du destin collectif, de confrontation avec le mal, entreprise de résistance aux forces obscures qui empêchent l’humanité d’atteindre l’harmonie et la paix.

Nous avançons sur « les routes caillouteuses », or Goethe fait observer qu’il est possible de tourner la contrainte de manière à ce qu’elle nous avantage. Il propose de ravir à l’obstacle des éléments de solution aux problèmes qui se dressent devant nous. Le poète songeait sans doute aux pierres qui sur un sol inégal entravent les pas, font buter le pied. En extrapolant, on peut aussi voir ces pierres ériger des murs infranchissables, barrant la route, marquant des frontières, fermant tout accès à de nouveaux territoires, formant enceinte tout autour des biens sur lesquels veillent jalousement de puissants seigneurs. Il faut si l’on file jusqu’au bout ces métaphores en venir à détruire ces murs afin de bâtir « quelque chose de beau ».

De nuisances qu’elles étaient, choses terrestres de peu de valeur, immanentes, inanimées, le destin des pierres alors se transforme pour favoriser la création nouvelle en laquelle l’homme peut se régénérer. Quelque chose de beau, telle seront désormais le lieu et la formule.

Mais les pierres, dans une main, servent aussi d’autres fins, non de construction, mais celles-ci de destruction, de révolution. Un second exergue est emprunté à Ingrid Nahour : « La révolte n’est pas un sentiment / C’est une douleur du regard. » Cette citation introduit un autre mouvement, inhérent à l’abattement, miroir du premier élan ou en parallèle et consistant en la négation des forces oppressives. C’est le temps de la révolte. Sur la quatrième de couverture, l’auteure suggère la piste de lecture faisant des pierres des armes qui « tantôt donnent les coups ». Elle écrit : « Peu à peu, les pierres chercheraient-elles à se désengourdir pour émerger du chaos ? »

Je mentionnais au tout début de cet article l’à-propos du recueil, à savoir ce que j’appellerais la robustesse du lien qui le rattache aux événements troubles qui se déroulent présentement tout autour de nous. Je m’en voudrais de ne pas souligner, outre ce parfait arrimage du poème d’Atalla à une histoire actuellement en cours, la non moins parfaite intemporalité de son poème, son universalité, sa valeur en quelque sorte transhistorique. On le sait, le poème écrit ce matin ne sera mis en livre que bien plus tard. Beaucoup de temps s’écoule entre l’écriture intime et la lecture publique. L’événement qui avait provoqué l’apparition du poème disparaît peu à peu des mémoires, si bien que lorsqu’un livre voit le jour, ce que l’on y avait écrit, c’est-à-dire ce poème maintenant tout de même un peu ancien, témoigne désormais d’une toute nouvelle réalité, hélas similaire à bien des égards à celle qui était à l’origine du poème, à l’origine de son cri, de sa révolte. En ce sens, ce que Nora Atalla écrit est tout à fait classique dans la mesure où les horreurs de l’histoire auxquelles elle réfère se perpétueront, on pourrait dire éternellement, de sorte que son propos risque de demeurer éternellement actuel.

Lisant Atalla me reviennent en mémoire ces vers de Fernand Ouellette. Je les extrais d’un poème intitulé « Les généraux ». Le poème figure dans À découvert, un recueil paru il y a plus de quarante ans. « Videla, Brejnev, Pinochet et cie : / ça bâche le ciel ! / Comme les perles se vident, / s’avancent tous déserts sur l’horizon ! / On broie les purs et leurs ailes / (nos silencieux brûlants de l’amour), / mais les morts s’échappent. » Chez Atalla, aucun dictateur n’apparaît nommément. L’anonymat abstrait de ses généraux universalise le mal et étend, pourrait-on dire, la portée de la plainte dans le temps, alors moins circonstancielle. Cette différence mise à part, les deux ouvrages dénoncent de comparables outrages.

Si classique est l’écrit qu’aucune mode vraiment ne démode, classique est aussi ce qui se tient et se maintient dans une rare perfection esthétique, dont les vers d’Atalla fournissent un excellent exemple, bien que la beauté formelle, de toute évidence, ne corresponde pas au principal souci de la poète. Son précédent recueil, si mon souvenir est bon, était d’une facture légèrement différente. Le lyrisme y était moins retenu. L’auteure a opté cette fois-ci pour une écriture plus resserrée, me semble-t-il. Ses poèmes sont courts, faits de peu de mots, leur densité en est d’autant plus saisissante. Du reste, et cela est également la marque d’un certain classicisme, son recueil se caractérise par une très grande unité d’inspiration et de ton. Les poèmes sont distincts les uns des autres, ils ne s’enchaînent pas à la queue leu leu, comme s’ils poursuivaient une seule et même longue phrase. De l’un à l’autre se manifeste cependant une continuité de pensée, la poète ne perd jamais le fil de son discours. Ainsi s’opère un subtil développement, une progression finement orchestrée. La courbe du recueil est nette sans pour autant être appuyée. Elle est au contraire discrètement esquissée quoiqu’avec fermeté. De la première à la dernière page, le dessin que trace le recueil est clair ou devrais-je plutôt dire son dessein, car dans sa trajectoire, depuis son déploiement initial jusqu’à son accomplissement, sa résolution, une quête est poursuivie, un but est atteint, du moins dans et par la parole, but qui consistait à justement nommer le projet, celui de la révolte des pierres.

Autre remarque d’ordre formel. La poésie d’Atalla est d’une classe à part. Son registre est littéraire (« qui apaisera la brûlure des échecs successifs / qui sortira de l’impasse les affamés de lumière »). Le lexique par endroits est fort soutenu (« les caillasses éliminent nos apex »). La correction de la langue ne souffre d’aucun relâchement. Le verbe y prend de la hauteur afin d’embrasser son objet avec la plus grande objectivité qui soit. La parole a beau vibrer avec intensité dans certains passages, être habitée par une forte émotion, le « je » sous-jacent qui s’y exprime englobe une pluralité, correspond non plus à l’individu dont émane la voix, mais à la collectivité dont il se fait le porte-parole. C’est un « je » qui dit « nous », qui parle au nom des autres, gagnant en cela une stature comparable à celle du politique, pas forcément du chef, mais de qui dit les choses avec l’autorité que lui confèrent sa claire voyance, sa conscience du danger, sa science quant aux moyens à prendre pour parer à la menace.

Cette menace, voilà le vif du sujet. Voilà ce qui doit « nous » préoccuper. La poète se consacre au combat qu’elle entend mener, non pas seule, mais avec « nous ». Elle jette un regard sur nos réalités. Des forces adverses sont en présence. Ce sont celles de la destruction, du chaos, versus celles du beau évoqué par Goethe. La poète mentionnera à ce sujet « l’ambivalence du soleil et de l’aveuglement ». Lumières et ténèbres s’affrontent.

Le premier poème du recueil prend le relais de la pensée de Goethe : « avions-nous jamais pensé / à la réanimation // se redresser renforce les carapaces / réduit les débâcles // cela révélera peut-être / une verrière ouvrant l’horizon ». La courbe à l’œuvre dans le recueil d’Atalla est ici esquissée. Le programme est donné. Le projet collectif est identifié. Il s’agit d’une volonté de redressement, seule apte à la naissance de ce qu’il faut bien appeler un nouveau jour, celui de l’émergence hors du cachot, hors du chaos, moment où sera créée (« peut-être ») « une verrière ouvrant sur l’horizon ».

Certes, comme on le constate, la poésie de La révolte des pierres est animée par de bonnes intentions. Celle de Ouellette l’était également. Qu’on s’entende bien, nul n’est contre la vertu. Nous avons beau nous souvenir du mot attribué à Sartre et à Henri Jeanson (« On ne fait pas de bonne littérature avec de bons sentiments. »), variation sur celui de Gide, (« C’est avec les beaux sentiments qu’on fait de la mauvaise littérature. ») — lequel de ces mots vient avant l’autre? — croit-on sincèrement qu’en demeurant indifférent à la souffrance universelle, on fera beaucoup mieux que de la bonne ou de la mauvaise littérature ? De toute évidence, dans ce pari, Atalla a le courage de miser sur le « quelque chose de beau » de Goethe, au risque de se faire accuser de voir la vie en rose ou à tout le moins de rêver en couleurs. Attention ! Nora Atalla écrit : « ne rêvons plus aux faux songes / marchant droit sur les schismes ». Se redresser, ce n’est pas rêver. Courber l’échine n’est pas une solution. Si l’on croit qu’il n’y aura pas d’avenir meilleur, alors autant creuser sa tombe dès maintenant. Ce n’est pas ce que propose la poète. Elle n’hésite pas, au grand dam des « à-plat-ventristes » à faire la promotion des grands idéaux de justice, de solidarité et d’amour. Elle le fait cependant sans emphase. Ceux qui évoquent les lendemains qui chantent n’évitent pas toujours aussi bien que la poète les écueils du lieu commun.

« Saurons-nous freiner la frénésie des fers »

En ce premier mai 2022, alors que j’écris ces lignes, comment ne pas songer à l’Ukraine ? « allons au chevet des collines carbonisées / jour après jour / les bataillons se forment // les bras brassent les immondices / à la recherche de rescapés //allons au milieu des ruines / tirer les corps de la pagaille / et des pierrailles // nuit après nuit / les peaux pèlent la souffrance »

Et en terminant, ceci encore : « une voix désincarnée / commande le déploiement des armes / le bombardement des agneaux // sans relâche / les machines s’acharnent // des soleils incendiaires règnent // les anges portent des cornes / l’espoir                    des épines // l’émotion est de marbre / l’amour         une fiction »

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Auteur : Daniel Guénette

Né le 21 mai 1952, Daniel Guénette est originaire de Montréal. Il a vécu la majeure partie de son existence dans l’arrondissement de Saint-Laurent. Après des études en lettres à l’Université de Montréal, où il obtient un diplôme de maîtrise en création littéraire, il enseigne la littérature au cégep de Granby. En 2011, il prend sa retraite après 34 années d’enseignement. À l’aube de la soixantaine, il renoue avec l’écriture qu’il avait cessé de pratiquer durant près de vingt ans. Il publie chez Triptyque deux recueils de poésie, Traité de l’Incertain en 2013 et Carmen quadratum en 2016, ainsi qu’un récit, L’École des Chiens, en 2015. Dans son œuvre antérieure alternaient ouvrages de poésie (3 titres au Noroît, 2 chez Triptyque) et productions romanesques (3 titres chez Triptyque). Ces ouvrages furent publiés entre 1985 et 1996. L’ensemble fut bien reçu par la critique. À l’occasion du vingtième anniversaire des éditions Triptyque, feu Réginald Martel écrivait : « Et on soupçonne que bien des éditeurs seraient ravis d’inscrire à leur catalogue, parmi quelques auteurs de Triptyque, le nom d’un Daniel Guénette, par exemple. » J. Desraspes a enchanté Jean-Roch Boivin : « Ce roman est un délicieux apéritif, robuste et délicat, son auteur un écrivain de talent et de grands moyens. » Réginald Martel parle d’un roman « qu’on dévore sans reprendre son souffle » ; il salue également la parution des romans qui suivent, se montrant surtout favorable à L’écharpe d’Iris. Pierre Salducci écrit dans Le Devoir un article élogieux sur ce roman : « L’écharpe d’Iris est une réussite, une petite musique qui nous parle de la nature humaine et qu’on n’arrive pas à oublier. Un roman magnifique, un vrai. Pas un phénomène de mode. Pas un produit branché et périssable. Mais de la littérature. Tout simplement. » L’École des Chiens, qui en 2015 marque le retour de l’auteur au récit, a été commentée par divers blogueurs, dont le poète Jacques Gauthier : « Ce beau récit du poète Daniel Guénette évoque, avec pudeur et humilité, les onze années vécues auprès de Max qu’il a dû faire euthanasier à cause d’un cancer. Ils sont rares de tels livres qui traitent si tendrement de la relation entre un homme et son animal de compagnie. Ça parle de vie et de mort, d’attachement et d’amitié, d’enfance et de solitude. » Pour sa part, Topinambulle écrit : « Dans ce très beau récit, un homme apprivoise doucement le deuil de son chien. À la manière de Rousseau, Daniel Guénette nous invite à le suivre dans ses promenades, dans les méandres de ses souvenirs, où l'évocation de l'ami fidèle nous servira de guide. ». Dominic Tardif, dans Le Devoir, 4 juillet 2015 a rendu compte chaleureusement de L’école des chiens. Il a souligné qu’avec ce récit, l’auteur avait produit « de la vraie littérature » : « Plus qu’un livre sur un maître et son animal, L’école des chiens célèbre le pouvoir de l’écriture qui, chez Daniel Guénette, n’aspire pas à remplacer l’en allé, mais bien à en continuer la vie. » Recommandé avec enthousiasme à ses téléspectateurs, L’école des chiens a fait l’objet d’un échange de cadeaux à l’émission LIRE présentée sur ARTV. À partir de 1975, l’auteur a collaboré à diverses revues de littérature à titre de poète et de critique. On a pu lire ses recensions dans la revue Mœbius. Pour l’une d’elles, l’auteur a été finaliste au Prix d’excellence de la SODEP 2016, dans la catégorie Texte d’opinion critique sur une œuvre littéraire ou artistique. Plus récemment, l’auteur a publié deux nouveaux titres en poésie, Varia au Noroît en 2018 et, à l’hiver 2023, La châtaigneraie aux Éditions de la Grenouillère. Pour ce recueil, le poète a été finaliste au Prix d’excellence du webmagazine La Métropole. Dans la recension que réserve à cet ouvrage la revue LQ, le critique Antoine Boisclair écrit: « Ce recueil émouvant, très maîtrisé du point de vue formel, témoigne d’un savoir-faire indéniable. » Le critique et poète français Pierre Perrin écrit dans sa revue trimestrielle de littérature, la revue française « Possibles », ne pas confondre avec la revue québécoise du même nom : « Daniel Guénette a le vers sûr, souvent proche de l’alexandrin, parfois très bref. Il sait restituer une vie, avec sa foudre, ses éclairs, et les moments de calme, voire de communion. La Châtaigneraie constitue un beau recueil presque filial. » Pour sa part, dans Le Ou'tam’si magazine, Nathasha Pemba déclare que « La châtaigneraie est un recueil de poésie qui a l’allure d’un hommage, d’un renouvellement du contrat amical. C’est une poésie ontologique qui va au fond des choses pour faire émerger l’être. Daniel Guénette une fois plus confirme qu’il est poète, le poète de l’amitié, le poète de l’altérité, le poète de l’éternité. » Outre ces recueils de poésie, l’auteur fait paraître quelques nouveaux romans. De Miron, Breton et le mythomane, paru en 2017 à La Grenouillère, Dominic Tardif écrit dans Le Devoir : « Chronique des glorioles imaginaires d’un grand taquin aimant (se) conter des histoires et fabuler une légendaire vie d’aventures, Miron, Breton et le mythomane est le carton d’invitation d’une fête organisée en l’honneur du mensonge auquel s’abreuve n’importe quelle forme de littérature digne de ce nom. » Pour sa part, Dédé blanc-bec reçoit dans Nuit Blanche un commentaire signé Gaétan Bélanger : « Le ton poétique empreint d’humour et de nostalgie adopté par l’auteur rend extrêmement agréable la lecture de ce roman émouvant. Il faut préciser que, tout d’abord, il est un peu déroutant de suivre les bonds fréquents de la narration dans le temps. Plus que de simples digressions, elles donnent parfois l’impression que l’auteur saute du coq à l’âne pour revenir aux mêmes événements, observés sous un angle différent. Mais on s’habitue vite à cette manière ou à ce style et on l’apprécie pour son originalité. Voilà donc un roman au texte minutieusement poli et se démarquant par sa qualité et son audace. » Vierge folle est le dernier roman de l’auteur. La recension parue dans Culture Hebdo se termine avec ces mots : « Nous vous laissons le soin de découvrir la conclusion. Excellent, est un euphémisme. On a adoré. » Ce roman, sans doute le meilleur de l’auteur, s’il a suscité l’enthousiasme de ses lecteurs n’a guère fait l’objet de recensions sérieuses. Pour des recensions sérieuses, il aura fallu attendre l’hiver 2023. Au billet d’Antoine Boisclair portant sur La châtaigneraie, se sera ajoutée dans Le Devoir une chronique de Louis Cornellier consacrée non pas à un roman ou un recueil, mais à un essai. Le journaliste y salue d’abord le travail entrepris par l’écrivain sur son blogue : « Fin lecteur de poésie, l’écrivain s’y impose comme un critique raffiné, érudit et amical dont le style, limpide et élégant, s’apparente à celui de la conversation relevée. Ces qualités en font une rareté dans le paysage littéraire québécois. » Puis, il rend compte de l’essai : « Dans Le complexe d’Orphée (Nota bene, 2023, 186 pages), l’écrivain se fait plus essayiste que critique en proposant « une manière de promenade » dans laquelle il tente « de saisir la nature de la poésie ». Fidèle à son approche modeste et exploratoire, il déambule en compagnie des poètes et penseurs qu’il aime afin de délimiter son objet, tout en cultivant le souci de ne pas l’enfermer. » Il conclut sa chronique en ces termes : « Partisan des « poèmes limpides » qui disent de « simples vérités », Guénette trouve dans la poésie un antidote « à l’endormissement de [ses] facultés » ou, comme l’écrit Valéry, un discours « chargé de plus de sens, et mêlé de plus de musique, que le langage ordinaire n’en porte et n’en peut porter ». Fénelon aurait aimé ce livre admirable. » La conclusion de l’article d’Antoine Boisclair portant sur La châtaigneraie était elle aussi plutôt réjouissante : « Romancier accompli (son dernier récit, Vierge folle, est paru en 2021 aux éditions de La Grenouillère), critique littéraire important (son blogue, intitulé Dédé blanc-bec, offre des comptes rendus très étoffés sur des publications québécoises), Daniel Guénette est aussi un poète qui mérite toute notre attention. »

11 réflexions sur « Nora Atalla : La révolte des pierres : Poésie : Les Écrits des Forges : 2022 : 112 pages »

  1. Cher Daniel,

    merci pour cette critique de la poésie inspirée et malheureusement toujours si actuelle de Nora Atalla (par malheureusement, je fais allusion au thème du recueil évidemment). J’en profite pour la féliciter.
    Au-delà du livre que tu m’as donné immédiatement le goût de lire, je tiens à préciser que tes chroniques sont uniques. Elles ne se lisent pas seulement comme une analyse éclairée, profonde et réfléchie, mais elles se savourent, elles se dégustent.
    À chaque fois, elle me procure l’ivresse d’un bon recueil et d’un vin italien. Le et est absolument cumulatif ici.
    Je les lis, les relis, les attends.
    Je crois que le Québec ne sait pas à quel point tu es un manieur de mots hors pair.
    Je te remercie du fond du coeur pour tout ce que tu nous offres, qui dépasse largement la seule et magnifique littérature.
    Amiité,
    Christophe

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  2. Je suis sincèrement touchée cher Daniel par ton article qui me laisse sans mots! Merci infiniment pour cette analyse qui met au jour avec justesse le propos de ce livre qui m’a habité pendant plusieurs années. Un immense merci d’avoir su en saisir parfaitement l’essence!❤🌹❤ Voilà un magnifique cadeau que tu me fais en ce 1er mai à Paris!💝

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  3. J’ajoute un gros BIS au commentaire de M. Condello. On dirait que ta persévérance commence à porter fruits… Merveilleux!
    Difficile, comme tu le montres si bien, d’avoir une poésie plus actuelle. Les derniers vers que tu cites, malgré leur beauté, font peur. Je tente de me raccrocher à l’antique «On désespère alors qu’on espère toujours».

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