Michel Pleau : Le petit bestiaire : Poésie : Illustrations de Lyne Richard : Les Éditions David : 2022 : 72 pages

Le petit bestiaire à la main, je traverse le corridor menant à mon cabinet de travail. Je croise ma compagne, à qui décidément jamais rien n’échappe. Elle me demande ce que j’ai. Je lui réponds que je n’ai rien. Elle trouve que j’ai l’air triste. — Non, non, tout va bien.

Évidemment, je mens. Mais d’où me vient ce léger chagrin que j’éprouve ? Il remonte, je crois bien, à ma petite enfance. En lisant le recueil de Michel Pleau, celle-ci me revient tout doucement. Je suis ému. Heureux comme je le fus récemment, alors qu’on nous confiait pour quelques heures la garde d’une aimable fillette. Après des jeux innocents, courses folles dans la maison, cache-cache, animation de figurines et casse-tête, j’eus l’idée pour une pause bien méritée de lui faire entendre un peu de musique. À vrai dire des chansons de circonstances : Gentil coquelicot, Au chant de l’alouette, Isabeau s’y promène et La poulette grise, celle qui a pondu dans l’église et à qui le poète fait justement une petite place dans son recueil.

À l’écoute de ces chansons, la petite tout contre moi, je songeais qu’il entre dans cette poésie plus de poésie que sans doute j’aurai pu en mettre dans tous les poèmes que j’ai écrits depuis plus d’un demi-siècle. Ces chants innocents tout discrètement disent de profondes vérités. Il en va de même avec les poèmes de ce Petit bestiaire.

Je tiens ce livre en très haute estime. Je pourrais ressentir à l’endroit de son auteur une tendre jalousie tant son ouvrage est remarquable. Mais à sa lecture, c’est un tout autre sentiment qui m’habite. Celui d’une calme plénitude, faite d’émerveillement, car chacun de ses poèmes en effet distille du merveilleux, nous ramène aux sources les plus tranquilles, les plus aimantes du langage.

La limpidité de la poésie est chose qui avec le temps parvient à se renouveler, pour peu que les poètes consentent à se défaire des oripeaux dont ils drapent parfois leurs discours, effets de toges, énigmes contournées, poudre aux yeux, afféteries diverses, poses, voire impostures … Mais n’accusons pas ici des absents, la présence de Pleau nous comble tout autrement et je tiens à dire ici tout simplement pourquoi j’aime ses poèmes.

À vrai dire, je ne sais trop comment m’y prendre. Me voici désarmé. C’est que pour les apprécier, pour les comprendre, je ne dois fournir aucun pénible effort. Point n’est besoin de les étudier, de les décortiquer, de les analyser. Ils s’offrent à nous, pourrait-on dire, dans une relative nudité. Ils sont comparables à l’œuf que pond la poulette grise dans l’église. Je me contente de les lire et de les savourer, tout comme enfant je savourais le p’tit coco que la poulette noire avait pondu dans l’armoire.

Qu’on me comprenne bien, la simplicité d’un texte à elle seule n’est pas garante de l’intérêt qu’on lui porte. Il est des œuvres obscures quasi impénétrables qui regorgent d’invisibles beautés, de forces vives et de lumières. La lecture appliquée dégage celles-ci de l’enchevêtrement formel qui menace de les étouffer. Cet enchevêtrement n’est pas non plus toujours étranger aux plaisirs que peut susciter tout autant ou presque le texte hermétiquement clos sur lui-même. Certes, un plus simple appareil offre moins de fil à retordre. Le lecteur en use avec aisance.

La clarté de l’expression dont il se réjouit résulte-t-elle d’un surcroît de labeur chez l’auteur ? Je ne sais pas. J’ignore quelle somme de travail un poète doit fournir afin d’obtenir une relative transparence, j’ignore même s’il s’agit-là vraiment d’un travail plutôt que d’une grâce, à tout le moins d’un état de grâce que tous malheureusement ne peuvent pas connaître. Michel Pleau connaît cette grâce et en répand le pollen pour ne pas dire le bonheur tout autour de lui. 

Les chansons qui ont traversé les siècles et que nous fredonnons encore, dont nous conservons en mémoire les paroles toutes simples, sont de véritables trésors. Nous nous baignerons toujours à la claire fontaine et nous sourirons encore lorsqu’au clair de la lune, la porte se refermera sur l’ami de Pierrot et sur sa voisine. L’enfant dans les paroles de cette chanson ne voit que du feu, mais en l’écoutant des années plus tard, une toute petite fille sur ses genoux, il réalise que la recherche d’une plume permet de décrocher la lune. Un charme similaire opère dans les poèmes du Petit bestiaire. Ils regorgent de merveilles. Ils accomplissent une sorte de doux miracle. Je l’ai évoqué ci-haut. Il est relatif à un temps retrouvé, dont ces poèmes libèrent les effluves. Miracle ou charme, peu importe, dès que l’on ouvre ce petit recueil il produit sur nous ses effets, non pas de café fort, mais plutôt d’agréable tisane. D’abord nous sentons que le poète veille à bien nous accueillir au sein de son discours. Le ton des tout premiers vers nous dispose en leur faveur. De leur simplicité émane immédiatement une certaine bonhomie. Ce livre, l’auteur nous le confie dans un poème faisant office d’avant-propos, contient « le bestiaire tout simple / d’un vieil enfant / encore affamé de lumière ».

J’ai déjà dit un mot sur la belle simplicité de ce recueil, aussi sur le temps retrouvé de l’enfance qu’il parvient à mettre en place, mais cette lumière que poursuit le poète, je ne l’avais pas encore abordée. J’y reviendrai sans doute, mais pour l’heure, elle me rappelle qu’il faut impérativement souligner un aspect fort important de l’ouvrage, et qui contribue à en faire un objet encore plus précieux. Il s’agit des illustrations de Lyne Richard. L’illustratrice, qui par ailleurs est écrivaine, a réalisé des œuvres qui accompagnent admirablement bien les poèmes de Michel Pleau. À la merveille poétique s’ajoute le merveilleux des images de l’artiste. Leur lumière explose de couleurs. La fantaisie de Lyne Richard épouse à la perfection celle que manifeste le poète dans ses vers. Le mot de perfection n’a rien d’exagéré ni pour l’une ni pour l’autre.

Pleau est un véritable artisan. Il faut avoir du métier pour produire une orfèvrerie de paroles aussi dépouillée. Je n’entrerai pas dans les détails, mais force est de constater que la métrique de ses poèmes est impeccable, qu’ils sont tous très justes sur le plan de la musicalité. Par ailleurs, le poète varie les tours de la syntaxe, dont l’élégance est toute mesurée, sobre tout autant que l’ensemble du recueil. Il va sans dire qu’aucune image outrancière ne défigure ici le discours, que le poète dont l’imagination est cependant fertile évite les comparaisons et les métaphores tirées par les cheveux. Cela dit, ce ne sont pas les défauts dans lesquels ne tombe pas le poète qui par leur absence font la qualité de son travail. Ses qualités sont au contraire positives, elles sont présentes et en grand nombre en tant que qualités. J’aimerais tenter de les recenser. Mais une anecdote pourrait m’en dispenser. La voici.

Je m’étais rendu à la librairie afin de me procurer quelques livres, dont évidemment celui-ci. Sitôt revenu à la maison, je me mis à lire Le petit bestiaire. Or voilà que je le lisais très rapidement, trop rapidement, non sans cependant être conscient des beautés que je survolais, gagné par le désir de vite découvrir les suivantes. Cette dévoration intempestive de pièces qui somme toute devaient plutôt, afin d’être dégustées, se lire lentement, s’accordait difficilement à la nature de l’ouvrage que je découvrais.

Ainsi l’ai-je lu tout d’une traite, en un rien de temps. On pourrait croire que j’étais passé à côté de l’essentiel. Tout de même, la chose sur moi avait fait un certain effet. Elle avait déposé en mon âme une tristesse toute légère, comparable à celle que produisent l’écoute de certaines pièces de Schubert ou encore les petites chansons éternelles de notre enfance.  

Cette lecture rapide ne m’avait pas empêché de prendre la mesure de la valeur de ce que venais de lire. À la nuit tombée, je revins à mon Petit bestiaire. Je dis « mon » — on aura compris que c’est parce que je perçois en lui la présence d’un ami. J’entrepris alors une relecture, propre davantage au recueillement. Je savourai l’œuvre à nouveau, y découvrant çà et là des subtilités de sens et d’inventivité que je n’avais d’abord qu’entrevues.   

Son poème d’ouverture mis à part, l’ouvrage contient vingt poèmes. À l’exception de l’un d’eux courant sur trois pages, tous les poèmes tiennent sur deux petites pages. Les poèmes comptent en moyenne une vingtaine de vers. Tout cela pour dire que le recueil, qu’il convient de lire évidemment le plus lentement possible, se lit tout de même en moins d’une quarantaine de minutes. Sa brièveté est un facteur ajoutant au désir que l’on aura de bientôt en reprendre la lecture. Je ne m’en suis pas privé par après, optant alors pour une lecture à haute voix. Le charme en fut amplement renouvelé.

Âgés respectivement de douze et quatorze ans, mes petits-enfants nous rendirent visite le jour suivant. Je leur présentai quelques pièces de l’ouvrage. Ils aimèrent tout particulièrement les poèmes portant sur l’araignée, le chien et le cochon. Si des enfants apprécient ces poèmes, est-ce à dire que des adultes n’y verront aucun intérêt ? Je pose la question pour m’empresser d’y répondre par la négative. Pour emprunter à ce que disait Milou à propos d’une célèbre bande dessinée, ces poèmes s’adressent aux 7 à 77 ans.

Bon! Ces anecdotes témoignent indirectement de la qualité des poèmes de Pleau; elles ne fournissent à leur sujet qu’un éclairage médiocre. On se demandera encore pourquoi je les aime autant.

Eh bien, voici.

Je les aime en raison de leur humanité. Oui, ce bestiaire, un peu comme chez La Fontaine dont les fables mettaient en scène des animaux, nous rappelle à notre humanité, non que l’auteur se plaise à nous y faire la morale, mais bien parce que dans les portraits qu’il présente de la faune qu’il recense, surgissent çà et là des sentiments humains, des évocations de la vie, de la sienne entre autres et donc de la nôtre.

Je les aime aussi en raison de la fantaisie qu’on y voit à l’œuvre. Cette fantaisie va de pair avec l’imagination propre aux enfants et, bien entendu, aux poètes. C’est une fantaisie qui leur parle, mais dont les échos retentissent puissamment chez ceux qui tout comme l’auteur sont encore de vieux enfants. Le poème intitulé « l’ourson » fournit un excellent exemple de cette fantaisie.

il y a des nuits /d’anciennes larmes  // je me souviens  /dans mes mains de trois pommes / je m’agrippais à l’ourson / qui savait mieux que moi / la longue éternité des secrets  // il n’avait peur de rien / ni de la foudre ni de la mort / il savait l’écoute des petits mots // moi j’apprenais à parler tout bas / à pencher ma voix / de son côté du monde // tout ce que je disais / il en recueillait doucement le miel / tel un poète / au grand cœur de peluche // il paraît qu’un ourson n’oublie jamais / notre visage d’enfant

Enfin, j’aime ces poèmes parce que, s’ils sont savoureux et souriants, certains sont aussi émouvants. Les derniers vers de « l’ourson » me touchent. Ils contribuent à produire en moi une douce tristesse mâtinée de joie.

La tradition du bestiaire remonte pourrait-on dire à la nuit des temps, Pleau la réactualise. Il a écrit avec son bestiaire des poèmes qui, mine de rien, sont parfois profonds, toujours tendres et amusants.

Ce recueil est si beau qu’en le lisant je n’ai pas osé l’annoter. Quand je l’ouvrirai à nouveau, il sera encore tout neuf, frais comme le p’tit coco que la poulette brune a pondu dans la lune.

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Auteur : Daniel Guénette

Né le 21 mai 1952, Daniel Guénette est originaire de Montréal. Il a vécu la majeure partie de son existence dans l’arrondissement de Saint-Laurent. Après des études en lettres à l’Université de Montréal, où il obtient un diplôme de maîtrise en création littéraire, il enseigne la littérature au cégep de Granby. En 2011, il prend sa retraite après 34 années d’enseignement. À l’aube de la soixantaine, il renoue avec l’écriture qu’il avait cessé de pratiquer durant près de vingt ans. Il publie chez Triptyque deux recueils de poésie, Traité de l’Incertain en 2013 et Carmen quadratum en 2016, ainsi qu’un récit, L’École des Chiens, en 2015. Dans son œuvre antérieure alternaient ouvrages de poésie (3 titres au Noroît, 2 chez Triptyque) et productions romanesques (3 titres chez Triptyque). Ces ouvrages furent publiés entre 1985 et 1996. L’ensemble fut bien reçu par la critique. À l’occasion du vingtième anniversaire des éditions Triptyque, feu Réginald Martel écrivait : « Et on soupçonne que bien des éditeurs seraient ravis d’inscrire à leur catalogue, parmi quelques auteurs de Triptyque, le nom d’un Daniel Guénette, par exemple. » J. Desraspes a enchanté Jean-Roch Boivin : « Ce roman est un délicieux apéritif, robuste et délicat, son auteur un écrivain de talent et de grands moyens. » Réginald Martel parle d’un roman « qu’on dévore sans reprendre son souffle » ; il salue également la parution des romans qui suivent, se montrant surtout favorable à L’écharpe d’Iris. Pierre Salducci écrit dans Le Devoir un article élogieux sur ce roman : « L’écharpe d’Iris est une réussite, une petite musique qui nous parle de la nature humaine et qu’on n’arrive pas à oublier. Un roman magnifique, un vrai. Pas un phénomène de mode. Pas un produit branché et périssable. Mais de la littérature. Tout simplement. » L’École des Chiens, qui en 2015 marque le retour de l’auteur au récit, a été commentée par divers blogueurs, dont le poète Jacques Gauthier : « Ce beau récit du poète Daniel Guénette évoque, avec pudeur et humilité, les onze années vécues auprès de Max qu’il a dû faire euthanasier à cause d’un cancer. Ils sont rares de tels livres qui traitent si tendrement de la relation entre un homme et son animal de compagnie. Ça parle de vie et de mort, d’attachement et d’amitié, d’enfance et de solitude. » Pour sa part, Topinambulle écrit : « Dans ce très beau récit, un homme apprivoise doucement le deuil de son chien. À la manière de Rousseau, Daniel Guénette nous invite à le suivre dans ses promenades, dans les méandres de ses souvenirs, où l'évocation de l'ami fidèle nous servira de guide. ». Dominic Tardif, dans Le Devoir, 4 juillet 2015 a rendu compte chaleureusement de L’école des chiens. Il a souligné qu’avec ce récit, l’auteur avait produit « de la vraie littérature » : « Plus qu’un livre sur un maître et son animal, L’école des chiens célèbre le pouvoir de l’écriture qui, chez Daniel Guénette, n’aspire pas à remplacer l’en allé, mais bien à en continuer la vie. » Recommandé avec enthousiasme à ses téléspectateurs, L’école des chiens a fait l’objet d’un échange de cadeaux à l’émission LIRE présentée sur ARTV. À partir de 1975, l’auteur a collaboré à diverses revues de littérature à titre de poète et de critique. On a pu lire ses recensions dans la revue Mœbius. Pour l’une d’elles, l’auteur a été finaliste au Prix d’excellence de la SODEP 2016, dans la catégorie Texte d’opinion critique sur une œuvre littéraire ou artistique. Plus récemment, l’auteur a publié deux nouveaux titres en poésie, Varia au Noroît en 2018 et, à l’hiver 2023, La châtaigneraie aux Éditions de la Grenouillère. Pour ce recueil, le poète a été finaliste au Prix d’excellence du webmagazine La Métropole. Dans la recension que réserve à cet ouvrage la revue LQ, le critique Antoine Boisclair écrit: « Ce recueil émouvant, très maîtrisé du point de vue formel, témoigne d’un savoir-faire indéniable. » Le critique et poète français Pierre Perrin écrit dans sa revue trimestrielle de littérature, la revue française « Possibles », ne pas confondre avec la revue québécoise du même nom : « Daniel Guénette a le vers sûr, souvent proche de l’alexandrin, parfois très bref. Il sait restituer une vie, avec sa foudre, ses éclairs, et les moments de calme, voire de communion. La Châtaigneraie constitue un beau recueil presque filial. » Pour sa part, dans Le Ou'tam’si magazine, Nathasha Pemba déclare que « La châtaigneraie est un recueil de poésie qui a l’allure d’un hommage, d’un renouvellement du contrat amical. C’est une poésie ontologique qui va au fond des choses pour faire émerger l’être. Daniel Guénette une fois plus confirme qu’il est poète, le poète de l’amitié, le poète de l’altérité, le poète de l’éternité. » Outre ces recueils de poésie, l’auteur fait paraître quelques nouveaux romans. De Miron, Breton et le mythomane, paru en 2017 à La Grenouillère, Dominic Tardif écrit dans Le Devoir : « Chronique des glorioles imaginaires d’un grand taquin aimant (se) conter des histoires et fabuler une légendaire vie d’aventures, Miron, Breton et le mythomane est le carton d’invitation d’une fête organisée en l’honneur du mensonge auquel s’abreuve n’importe quelle forme de littérature digne de ce nom. » Pour sa part, Dédé blanc-bec reçoit dans Nuit Blanche un commentaire signé Gaétan Bélanger : « Le ton poétique empreint d’humour et de nostalgie adopté par l’auteur rend extrêmement agréable la lecture de ce roman émouvant. Il faut préciser que, tout d’abord, il est un peu déroutant de suivre les bonds fréquents de la narration dans le temps. Plus que de simples digressions, elles donnent parfois l’impression que l’auteur saute du coq à l’âne pour revenir aux mêmes événements, observés sous un angle différent. Mais on s’habitue vite à cette manière ou à ce style et on l’apprécie pour son originalité. Voilà donc un roman au texte minutieusement poli et se démarquant par sa qualité et son audace. » Vierge folle est le dernier roman de l’auteur. La recension parue dans Culture Hebdo se termine avec ces mots : « Nous vous laissons le soin de découvrir la conclusion. Excellent, est un euphémisme. On a adoré. » Ce roman, sans doute le meilleur de l’auteur, s’il a suscité l’enthousiasme de ses lecteurs n’a guère fait l’objet de recensions sérieuses. Pour des recensions sérieuses, il aura fallu attendre l’hiver 2023. Au billet d’Antoine Boisclair portant sur La châtaigneraie, se sera ajoutée dans Le Devoir une chronique de Louis Cornellier consacrée non pas à un roman ou un recueil, mais à un essai. Le journaliste y salue d’abord le travail entrepris par l’écrivain sur son blogue : « Fin lecteur de poésie, l’écrivain s’y impose comme un critique raffiné, érudit et amical dont le style, limpide et élégant, s’apparente à celui de la conversation relevée. Ces qualités en font une rareté dans le paysage littéraire québécois. » Puis, il rend compte de l’essai : « Dans Le complexe d’Orphée (Nota bene, 2023, 186 pages), l’écrivain se fait plus essayiste que critique en proposant « une manière de promenade » dans laquelle il tente « de saisir la nature de la poésie ». Fidèle à son approche modeste et exploratoire, il déambule en compagnie des poètes et penseurs qu’il aime afin de délimiter son objet, tout en cultivant le souci de ne pas l’enfermer. » Il conclut sa chronique en ces termes : « Partisan des « poèmes limpides » qui disent de « simples vérités », Guénette trouve dans la poésie un antidote « à l’endormissement de [ses] facultés » ou, comme l’écrit Valéry, un discours « chargé de plus de sens, et mêlé de plus de musique, que le langage ordinaire n’en porte et n’en peut porter ». Fénelon aurait aimé ce livre admirable. » La conclusion de l’article d’Antoine Boisclair portant sur La châtaigneraie était elle aussi plutôt réjouissante : « Romancier accompli (son dernier récit, Vierge folle, est paru en 2021 aux éditions de La Grenouillère), critique littéraire important (son blogue, intitulé Dédé blanc-bec, offre des comptes rendus très étoffés sur des publications québécoises), Daniel Guénette est aussi un poète qui mérite toute notre attention. »

10 réflexions sur « Michel Pleau : Le petit bestiaire : Poésie : Illustrations de Lyne Richard : Les Éditions David : 2022 : 72 pages »

  1. Bon voilà … Un autre livre à commander. J’adore votre façon de le décrire et c’est tout à fait ce dont j’ai besoin présentement. Un livre qui fait sourire. Merci Daniel

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  2. Je vous lis, Daniel, et je pense à Schubert que j’aime tant. Quand je l’écoute, les mots « simple, lumineux, dense » me viennent souvent à l’esprit (« dense » comme dans beau végétal).
    Merci pour votre billet.
    Ce recueil est sur ma liste de lectures à venir. Je pense le trouvé « dense » et beau aussi comme vous!

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  3. Comment ne pas avoir envie de lire cette oeuvre après ta «petite étude» qui éblouit en en faisant ressortir la beauté, la simplicité, l’inventivité et la capacité de nous connecter si agréablement avec le merveilleux de notre enfance? Le coco de la poulette verte conduira à la découverte!

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