Jacques Brault : À jamais : Poésie : Éditions du Noroît : Une lecture de Claude Paradis : 98 pages : 2023

NOTE : Le poète Claude Paradis signe l’article que l’on s’apprête à lire ci-dessous. Il fréquente l’œuvre de Jacques Brault depuis toujours. Il a publié une édition scolaire du recueil Mémoire en 1998 et a consacré à Brault un chapitre de son essai Ouvrir une porte, paru aux Éditions du Noroît en 2015. Je lui ai demandé de collaborer à mon blogue afin de souligner la récente parution du recueil posthume de Brault. Je le remercie d’avoir accepté mon invitation.

Mon bon ami,

         Tu me demandais dans une lettre de te parler de ma lecture du tout dernier — au vrai sens du terme — recueil de poèmes de Jacques Brault… D’abord, je dois t’avouer que j’étais sous le choc de le tenir entre mes mains. Dès que j’en ai commencé la lecture, j’étais sous le charme. Il est assez typique d’un livre posthume, un livre achevé de n’être pas achevé comme ce à quoi le poète nous avait habitués, mais tout de même étonnamment construit et réussi dans son apparent inachèvement. Constitué de cinq chapitres, le recueil révèle l’effacement de la vie : on en prend connaissance en sentant que le poète s’avère conscient d’être en train de faire ses adieux.

         Le chapitre d’ouverture, « Avec toi par le monde », le plus achevé selon moi, nous met tout de suite en contact avec la nostalgie et la tristesse, mais sans que nous y sentions de larmoiement. C’est sans pathos. Tous les poèmes de ce chapitre m’apparaissent parfaits, sans bavure aucune. Encore une fois chez Brault, le choix des citations mises en exergue n’est pas anodin, celles-ci ouvrent véritablement la voie à ce qui va suivre. À Stéphane Mallarmé, Brault — qui venait de perdre sa Madeleine — emprunte un quatrain qu’on pourrait croire de sa main :

Simple, tendre, aux prés se mêlant,
Ce que tout buisson a de laine
Quand a passé le troupeau blanc
Semble l’âme de Madeleine.

Et il enchaîne aussitôt avec un quatrain de celle qu’il appelait jadis « la bien nommée » Ono No Komachi, dont les mots m’ont tout de suite fait penser au recueil Moments fragiles — que je n’ai jamais cessé de présenter comme le grand chef-d’œuvre de Brault :

Oui, maintenant je vieillis
Par ces pluies de novembre
Même tes mots d’amour
Attristent les feuilles qui tombent

Comment pourrais-je décrire les poèmes de ce chapitre ? Ils sont plutôt brefs, bien que certains aient onze, douze et treize vers, ce qui n’est quand même pas très long. La tonalité nous plonge dans l’intimisme, comme si le poète confiait quelque chose à voix basse : « il n’y avait pas d’oiseaux à Auschwitz / ils s’électrocutaient sur les clôtures / et grillaient accrochés au fil de fer » (p. 21). Ces trois vers du premier poème ne sont pas sans rappeler les poèmes de Mémoire et de La poésie ce matin, recueils des premières années de publication de Brault. Dans ce chapitre, on comprend que Brault revisite des souvenirs et des impressions qui pourraient revenir de loin dans sa vie — d’une « Première jeunesse » (p. 23) — mais tout en s’emmêlant dans l’aujourd’hui, « où le moindre jardin disparaît avec son jardinier » (p. 22). Brault a toujours cultivé la nostalgie sans s’y noyer pour autant.

Beauté sans pareille d’un jour
voici l’hémérocalle qu’on voit
s’ouvrir le matin puis se fermer
après le couchant      le lendemain
elle se défait doucement et le troisième
jour      elle tombe dans une obscure
buée d’étoiles éteinte et nous laisse
à l’écaille qui colore les ailes des papillons (p. 25)

Ce poème, je ne sais pourquoi, me réjouit et m’attriste tout à la fois. Je me réjouis de la beauté fragile que le poète prend soin de découvrir, d’accueillir, d’une beauté fragile que j’associe au bonheur de la vie, au moment d’un amour naissant peut-être, mais dont on doit accepter tristement la chute, qui n’est pas sans laisser derrière ce qu’il faut pour continuer d’espérer la beauté. Déjà, je me suis arrêté pour lire et relire ce poème ; je sentais sa Madeleine pas très loin. En plus de Madeleine, dans ce chapitre, Brault évoque la présence des poètes avec lesquels il a beaucoup « cheminé», pour reprendre un mot cher à Brault, mais ces poètes ont en commun d’avoir été rejetés par la société. Brault s’est toujours senti du côté des exclus ou des oubliés de l’histoire, il le disait dès le recueil Mémoire, mais on le sentait aussi dans plusieurs autres recueils, notamment dans Il n’y a plus de chemin, dont je vais reproduire ici un poème des plus troublants, dans lequel on voyait le personnage de « Personne » se sentir vraiment moins que rien dans cette vie :

La semaine dernière, à l’heure mauve, ma préférée, aussi timide qu’un matin lève-tard, bah ! tu bavardes comme les poètes-perroquets, à l’heure dite donc, j’ai failli me faire aplatir sous un camion si énorme que je n’en voyais qu’une roue avant. Le chauffeur m’a engueulé. Z’avais pas d’affaire dans la rue avec ma chienne de vie, cet engin-là s’arrête pas d’un coup d’orteil, et bla, et bla. Tout contre mon corps figé le monstre haletait et fumait. L’animal, il m’aurait fait l’amour comme à une gaufre. Les cheminées dans le ciel cheminaient et la foule sur terre se foulait. Tout le monde avait son chemin tracé sans défaut. Le gars est remonté dans son truc de fer et de feu. Ils ont rugi un dernier coup. Je suis resté là comme une borne-fontaine. Une gentille vieille dame aux iris mauves s’est amenée avec dans les bras un matou qui m’avait l’air descendu d’une croix. Elle m’a aidé à traverser la rue. Nous avons atteint l’autre trottoir sous une clameur de klaxons. Elle allait bravement porter son vieux chat à l’endormittoir. Ça m’a rendu rêveur ; pas le mot, la chose. J’ai eu envie de suivre la vieille. Et d’aller dormir avec le chat.

N’y a-t-il pas dans ce personnage un peu du destin des poètes comme Desnos et Akhmatova ?

Tu écoutais la chère Anna Akhmatova
privée de sa patrie      native poésie
et chuchotant : « est-ce le Danemark
là-bas »      derrière l’horizon des larmes
non      savais-tu      c’était une Sibérie
sans limite et blême d’ennui
comme le dernier désespoir
qui s’étend de tout son long
et lucide se voit exister en vain (p 36)

Je me suis toujours demandé si ce n’était pas la perte de son grand frère Gilles, au cours de la Deuxième Guerre mondiale, qui avait chez Brault suscité ce constant désir d’empathie envers les écrasés, les rejetés, « les seuls nègres aux belles certitudes blanches ». Dans tous les cas, Brault se penche sur des vies de forcenés, ces êtres dont les « cadavres paisibles et proprets font de jolies bornes sur la route de l’histoire ».

         L’évocation des poètes prend une tournure moins sombre dans le chapitre « Amitiés », bien que l’on sente encore toute l’empathie de Brault pour les rejetés, les oubliés et les effacés de l’histoire. J’ai encore le sentiment de recevoir les confidences du poète. Au hasard :

Les oubliés de la nuit, quand le soir s’obscurcit,
Prennent soin en secret des éphémères las
Soudain de survivre. […]
Maintenant, il fait froid, seulement froid.
L’oubli laisse des bleus sur le visage des oubliés. (p. 49)

On reconnaît bien la tonalité basse de la poésie de Jacques Brault. C’est à nouveau plus douloureux dès que Brault se rapproche des ténèbres « pour traverser la Shoah » ou le Goulag soviétique :

donc      Ossip Mandelstam lentement assassiné
le regard plaqué sur les bourreaux hilares
Paul Celan refoulé à la marge de la mort
aspirant à fond l’eau de la Seine à Paris (p. 53)

Le poète le disait dans Moments fragiles, au moment de sortir de ce recueil de deuil, alors qu’il se sentait revenu de sa torpeur paralysante, il savait bien que l’histoire regorgeait de bien pires douleurs… comme dans les camps de concentration :

et me souviendrai      dans les fours on cuisait
le pain les enfants      la farine et le sang
des mots simples viendront et soyeux
comme la hulotte pour dire l’horreur
des hommes      les brisures du temps
les orbites creusées de crimes
et les sales lessives de l’oubli

Je repense à Gilles, ce cadavre anonyme, qui est sans doute à l’origine de la compassion de Brault envers les oubliés, et je ne peux m’empêcher de penser que Brault aurait accueilli avec tristesse la mort d’Alexeï Navalny, au pays du Goulag.

         Les trois derniers chapitres du recueil À jamais, s’ils avaient fait partie du recueil d’un jeune poète en devenir, on aurait probablement souligné leur aspect inachevé. Je crois t’avoir déjà dit le respect que j’accorde à la critique littéraire, lorsque celle-ci est écrite avec bienveillance. Comme lecteur ou lectrice, quand on se fait critique, on ne doit jamais oublier où se situe la personne qui a écrit les textes qu’on a sous les yeux : on accueille différemment les textes d’un débutant et les textes d’un aîné, mais pour les deux on doit se montrer apte à faire un pas de recul pour bien apprécier et déguster ce qu’on a sous les yeux. Or, avec À jamais, nous sommes devant les derniers élans d’un poète qui préparait sa sortie du monde, qui s’apprêtait à se coucher « à jamais », c’est pourquoi les fragments du chapitre intitulé « Bref… » me sont entrés dans le cœur comme un couteau, comme lorsque « La lune d’été met du givre sur le pavé. » (p. 66) Certains fragments laissent un sentiment d’urgence, mais d’une urgence toute lente, car « Le vent ralentit, s’arrête et disparaît / dans son propre vide. » (p. 67) Je me retiens d’en citer davantage, car je voudrais en fait les reproduire tous.

         Puis vient un dernier chapitre, au-delà duquel se trouvera tout de même un « Envoi » un peu vieillot et léger, mais ce dernier chapitre, composé de poèmes en prose, m’apparaît une dernière confidence du poète. C’est un peu son « art poétique » : « Le sens poétique est la justesse (et la justice…) du poème. » (p. 80) Brault y cite Paul-Marie Lapointe, Virgile et Quevedo, mais il nous rappelle surtout l’importance que revêt l’intime : « L’intime, superlatif de l’intérieur, a fini par être banalisé. Il reste pourtant incommunicable tel quel. » (p. 81) J’étais soulagé encore une fois de lire chez Brault qu’il est bon de regarder la poésie pour ce qu’elle est : « S’en tenir à ce que le poème sait, qui relève de la pensée de la poésie et ne s’inféode à aucune théorie préalable ou subséquente. » (p. 84) Je m’arrête, je cesse de commenter. Tu as compris, mon ami, que ce livre m’est déjà précieux. Je n’en retirerais pas une ligne, pas un mot, peut-être parce que « De tout cela se compose notre très vive espérance. » (p. 87)

         J’aurai peut-être le courage et l’audace de te parler à nouveau de Jacques Brault lorsque j’aurai terminé ma lecture systématique des Œuvres en quatre volumes dans la belle collection de la Bibliothèque du Nouveau Monde.

         Claude Paradis

Auteur : Daniel Guénette

Né le 21 mai 1952, Daniel Guénette est originaire de Montréal. Il a vécu la majeure partie de son existence dans l’arrondissement de Saint-Laurent. Après des études en lettres à l’Université de Montréal, où il obtient un diplôme de maîtrise en création littéraire, il enseigne la littérature au cégep de Granby. En 2011, il prend sa retraite après 34 années d’enseignement. À l’aube de la soixantaine, il renoue avec l’écriture qu’il avait cessé de pratiquer durant près de vingt ans. Il publie chez Triptyque deux recueils de poésie, Traité de l’Incertain en 2013 et Carmen quadratum en 2016, ainsi qu’un récit, L’École des Chiens, en 2015. Dans son œuvre antérieure alternaient ouvrages de poésie (3 titres au Noroît, 2 chez Triptyque) et productions romanesques (3 titres chez Triptyque). Ces ouvrages furent publiés entre 1985 et 1996. L’ensemble fut bien reçu par la critique. À l’occasion du vingtième anniversaire des éditions Triptyque, feu Réginald Martel écrivait : « Et on soupçonne que bien des éditeurs seraient ravis d’inscrire à leur catalogue, parmi quelques auteurs de Triptyque, le nom d’un Daniel Guénette, par exemple. » J. Desraspes a enchanté Jean-Roch Boivin : « Ce roman est un délicieux apéritif, robuste et délicat, son auteur un écrivain de talent et de grands moyens. » Réginald Martel parle d’un roman « qu’on dévore sans reprendre son souffle » ; il salue également la parution des romans qui suivent, se montrant surtout favorable à L’écharpe d’Iris. Pierre Salducci écrit dans Le Devoir un article élogieux sur ce roman : « L’écharpe d’Iris est une réussite, une petite musique qui nous parle de la nature humaine et qu’on n’arrive pas à oublier. Un roman magnifique, un vrai. Pas un phénomène de mode. Pas un produit branché et périssable. Mais de la littérature. Tout simplement. » L’École des Chiens, qui en 2015 marque le retour de l’auteur au récit, a été commentée par divers blogueurs, dont le poète Jacques Gauthier : « Ce beau récit du poète Daniel Guénette évoque, avec pudeur et humilité, les onze années vécues auprès de Max qu’il a dû faire euthanasier à cause d’un cancer. Ils sont rares de tels livres qui traitent si tendrement de la relation entre un homme et son animal de compagnie. Ça parle de vie et de mort, d’attachement et d’amitié, d’enfance et de solitude. » Pour sa part, Topinambulle écrit : « Dans ce très beau récit, un homme apprivoise doucement le deuil de son chien. À la manière de Rousseau, Daniel Guénette nous invite à le suivre dans ses promenades, dans les méandres de ses souvenirs, où l'évocation de l'ami fidèle nous servira de guide. ». Dominic Tardif, dans Le Devoir, 4 juillet 2015 a rendu compte chaleureusement de L’école des chiens. Il a souligné qu’avec ce récit, l’auteur avait produit « de la vraie littérature » : « Plus qu’un livre sur un maître et son animal, L’école des chiens célèbre le pouvoir de l’écriture qui, chez Daniel Guénette, n’aspire pas à remplacer l’en allé, mais bien à en continuer la vie. » Recommandé avec enthousiasme à ses téléspectateurs, L’école des chiens a fait l’objet d’un échange de cadeaux à l’émission LIRE présentée sur ARTV. À partir de 1975, l’auteur a collaboré à diverses revues de littérature à titre de poète et de critique. On a pu lire ses recensions dans la revue Mœbius. Pour l’une d’elles, l’auteur a été finaliste au Prix d’excellence de la SODEP 2016, dans la catégorie Texte d’opinion critique sur une œuvre littéraire ou artistique. Plus récemment, l’auteur a publié deux nouveaux titres en poésie, Varia au Noroît en 2018 et, à l’hiver 2023, La châtaigneraie aux Éditions de la Grenouillère. Pour ce recueil, le poète a été finaliste au Prix d’excellence du webmagazine La Métropole. Dans la recension que réserve à cet ouvrage la revue LQ, le critique Antoine Boisclair écrit: « Ce recueil émouvant, très maîtrisé du point de vue formel, témoigne d’un savoir-faire indéniable. » Le critique et poète français Pierre Perrin écrit dans sa revue trimestrielle de littérature, la revue française « Possibles », ne pas confondre avec la revue québécoise du même nom : « Daniel Guénette a le vers sûr, souvent proche de l’alexandrin, parfois très bref. Il sait restituer une vie, avec sa foudre, ses éclairs, et les moments de calme, voire de communion. La Châtaigneraie constitue un beau recueil presque filial. » Pour sa part, dans Le Ou'tam’si magazine, Nathasha Pemba déclare que « La châtaigneraie est un recueil de poésie qui a l’allure d’un hommage, d’un renouvellement du contrat amical. C’est une poésie ontologique qui va au fond des choses pour faire émerger l’être. Daniel Guénette une fois plus confirme qu’il est poète, le poète de l’amitié, le poète de l’altérité, le poète de l’éternité. » Outre ces recueils de poésie, l’auteur fait paraître quelques nouveaux romans. De Miron, Breton et le mythomane, paru en 2017 à La Grenouillère, Dominic Tardif écrit dans Le Devoir : « Chronique des glorioles imaginaires d’un grand taquin aimant (se) conter des histoires et fabuler une légendaire vie d’aventures, Miron, Breton et le mythomane est le carton d’invitation d’une fête organisée en l’honneur du mensonge auquel s’abreuve n’importe quelle forme de littérature digne de ce nom. » Pour sa part, Dédé blanc-bec reçoit dans Nuit Blanche un commentaire signé Gaétan Bélanger : « Le ton poétique empreint d’humour et de nostalgie adopté par l’auteur rend extrêmement agréable la lecture de ce roman émouvant. Il faut préciser que, tout d’abord, il est un peu déroutant de suivre les bonds fréquents de la narration dans le temps. Plus que de simples digressions, elles donnent parfois l’impression que l’auteur saute du coq à l’âne pour revenir aux mêmes événements, observés sous un angle différent. Mais on s’habitue vite à cette manière ou à ce style et on l’apprécie pour son originalité. Voilà donc un roman au texte minutieusement poli et se démarquant par sa qualité et son audace. » Vierge folle est le dernier roman de l’auteur. La recension parue dans Culture Hebdo se termine avec ces mots : « Nous vous laissons le soin de découvrir la conclusion. Excellent, est un euphémisme. On a adoré. » Ce roman, sans doute le meilleur de l’auteur, s’il a suscité l’enthousiasme de ses lecteurs n’a guère fait l’objet de recensions sérieuses. Pour des recensions sérieuses, il aura fallu attendre l’hiver 2023. Au billet d’Antoine Boisclair portant sur La châtaigneraie, se sera ajoutée dans Le Devoir une chronique de Louis Cornellier consacrée non pas à un roman ou un recueil, mais à un essai. Le journaliste y salue d’abord le travail entrepris par l’écrivain sur son blogue : « Fin lecteur de poésie, l’écrivain s’y impose comme un critique raffiné, érudit et amical dont le style, limpide et élégant, s’apparente à celui de la conversation relevée. Ces qualités en font une rareté dans le paysage littéraire québécois. » Puis, il rend compte de l’essai : « Dans Le complexe d’Orphée (Nota bene, 2023, 186 pages), l’écrivain se fait plus essayiste que critique en proposant « une manière de promenade » dans laquelle il tente « de saisir la nature de la poésie ». Fidèle à son approche modeste et exploratoire, il déambule en compagnie des poètes et penseurs qu’il aime afin de délimiter son objet, tout en cultivant le souci de ne pas l’enfermer. » Il conclut sa chronique en ces termes : « Partisan des « poèmes limpides » qui disent de « simples vérités », Guénette trouve dans la poésie un antidote « à l’endormissement de [ses] facultés » ou, comme l’écrit Valéry, un discours « chargé de plus de sens, et mêlé de plus de musique, que le langage ordinaire n’en porte et n’en peut porter ». Fénelon aurait aimé ce livre admirable. » La conclusion de l’article d’Antoine Boisclair portant sur La châtaigneraie était elle aussi plutôt réjouissante : « Romancier accompli (son dernier récit, Vierge folle, est paru en 2021 aux éditions de La Grenouillère), critique littéraire important (son blogue, intitulé Dédé blanc-bec, offre des comptes rendus très étoffés sur des publications québécoises), Daniel Guénette est aussi un poète qui mérite toute notre attention. »

6 réflexions sur « Jacques Brault : À jamais : Poésie : Éditions du Noroît : Une lecture de Claude Paradis : 98 pages : 2023 »

  1. J’aime bien ce monsieur Paradis.

    Je lui trouve plusieurs affinités avec mon appréciateur littéraire préféré!

    Souci du contact humain, bienveillance, empathie profonde pour l’auteur, vision générative de la critique, sans oublier une maîtrise sublime de son art, de ses racines et de sa faune!

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