Germaine Beaulieu : Murmure à l’inconnu : Poésie : Les Éditions Mains libres : 2024 : 114 pages

Dans son poème « La servante au grand cœur », Baudelaire évoque la souffrance des morts : « Les morts, les pauvres morts, ont de grandes douleurs, / Et quand Octobre souffle, émondeur des vieux arbres, / Son vent mélancolique à l’entour de leurs marbres, / Certes, ils doivent trouver les vivants bien ingrats … »

On ne trouvera ni ingratitude ni grande douleur dans Murmure à l’inconnu. Germaine Beaulieu évoque ses morts avec une tendresse que l’on devine infinie et que voile cependant quelque peu une manière de chanter aux franges presque du silence, en tout cas plus proche de la mélopée que du trémolo larmoyant des violons de l’automne. À vrai dire, la poète ne chante pas ses douleurs, opère plutôt chez elle le degré zéro du lyrisme; des mots que l’on dirait murmurés ont charge de porter le poids très lourd de ses souffrances. Mais des gémissements, des lamentations de mater dolorosa, nulle trace dans les poèmes de Murmure à l’inconnu. Il y a là un tour de force qui mérite grandement d’être salué.

Le recueil dont l’unité de ton est remarquable contient neuf sections. Sans que cela ne soit toutefois souligné, il est divisé en deux parties à peu près égales, ce qui se marque dans la thématique, où les morts tiennent une place moins importante et où le sujet, après tant de deuils, en vient à s’affirmer ou devrions-nous plutôt dire à s’enfanter. La cinquième section s’intitule «  M’enfanter suffit  ». Les personnages, il conviendrait de dire les personnes, qui dans les premiers mouvements occupaient, quoique discrètement, l’espace où se déployaient les sentiments endeuillés, disparaissent quelque peu. Ces personnes formaient en gros le noyau familial du « je » du poème, de la narratrice si l’on veut ou de la poète, car en fait, ce recueil n’est pas une fabrication qui donne dans la fiction, mais bien plutôt constitue-t-il un récit personnel, autographique. Dès que l’octobre aura couché ses morts sous terre et que leurs cendres se seront refroidies, la poète assumera comme pour soi seule son propre destin. Ce n’est plus que de loin en loin qu’elle mentionnera sa sœur en allée, et ce sera en grappe anonyme que collectivement seront évoqués les autres disparus, ceux de la famille jadis réunie à l’heure des repas ainsi que le rappelle un poème de la première partie : « Une longue table / Nous étions dix / à nourrir nos cœurs // L’un après l’autre / Vous désertez // L’au-delà jamais repus / Du vivant l’érosion ».

Combien est précise la très fine écriture de la poète! Tel un trait de plume sur le papier. On aura compris que l’analogie ici avec le dessin esquisse une poétique du murmure. Artiste visuelle, la poète ne donnerait certes pas dans la fresque, dans le monumental. Je reviendrai au propos, si riche, de cette œuvre. Mais je tiens d’abord à témoigner de la manière avec laquelle l’autrice traite de sa matière. C’est dans la plus grande sobriété qu’est posé chaque mot au cœur du poème. Chaque mot, tout simplement, fleur distincte dans l’ensemble de la phrase, participant au sens, mais sur soi nécessitant que soit calmement posé le regard, car ce n’est pas, je le répète, un fort courant, un torrent intempestif qui emporte le mot en une dérive autrement étourdissante, mais bien plutôt un calme étang comme parsemé de rares nénuphars tous plus importants les uns que les autres. Tout ici est de l’ordre de la contemplation. On aura compris que les poèmes sont brefs, que les vers n’ambitionnent pas la démesure, que le blanc de la page occupe quasiment tout l’espace, en un silence où se peut déployer le murmure.

Un danger cependant guette, qui dans la seconde partie pour des raisons que je mentionnerai tantôt est plus manifeste. C’est celui de l’hermétisme. Des lecteurs volatiles papillonnant distraitement risquent d’effleurer le sens sans puiser la substance du poème. L’autrice pratique un art proche du silence, elle accorde sa confiance au pouvoir des mots. Sans broder, sans développer son propos à outrance, sans discourir, n’insinuant dans son texte nulle glose dont la fonction serait de clarifier ses intentions, la poète se contente de proposer un dispositif à l’état brut. Je m’explique. La troisième section du recueil recèle quelques poèmes dont le caractère typographique est l’italique. Elle est ingénieusement intitulée «  Autrement  ». Il y aurait caprice à modifier le caractère uniquement pour apporter de la variété dans la présentation des poèmes. Si discret qu’il soit, ce procédé formel manifeste du sens, opère un changement dans la facture du vaste ensemble. Or, nulle part la poète n’intervient-elle dans la présentation de ces quelques poèmes. Elle garde le silence sur la nature de ce traitement typographique. Son silence peut contribuer à accroître une difficulté de lecture. Il est possible que le passage à l’italique ne soit pas compris. « Autrement » met en évidence le mode minimaliste du recueil. Germaine Beaulieu cède, comme disait Mallarmé, l’initiative aux mots. Elle les laisse accomplir leur travail, mais non pas en leur accordant une entière liberté, bien au contraire, car on le constate, la poète veille au grain, produit une poésie où chaque mot fait l’objet d’un choix et d’un soin consciencieux. C’est ce que met en évidence « Autrement » où, sans indication métalinguistique, sans didascalies comme on en voit au théâtre, seul le recours à l’italique indique le passage d’un mode d’énonciation à un autre ou plutôt d’une voix à une autre, d’où l’« autrement » de l’intitulé.

Mais avant d’aborder le « fond » de l’ouvrage, un mot encore sur sa « forme ». Je veux revenir au faux problème de l’hermétisme. Dans le cas où l’incompréhension entraverait dans sa lecture le distrait et l’impatient, on ne saurait l’attribuer à une obstruction, à une opacité qui résulterait d’une pléthore de vocables s’entassant les uns sur les autres de manière à former un bloc, à bloquer la lecture par le poids d’une surcharge. Cet hermétisme apparent serait plutôt dû à la confiance implicite que la poète accorde aux paroles les plus simples, à leur rareté ou plus justement à leur petit nombre. Ce sont des mots à qui la tâche incombe, dans leur quasi-transparence, de porter le poids d’un sens qu’on croit tout léger, tant la poète jamais n’appuie indûment sur lui, alors que ses propos sont lourds de sens. Avec ce petit nombre, entre en action et bellement l’art de la litote qui consiste à engendrer beaucoup de sens avec le moins de mots possibles.

Germaine Beaulieu offre avec Murmure à l’inconnu un livre profond et méditatif, qui conduit lecteurs et lectrices aux confins de la vie, là où justement la parole murmure une pensée devant « l’ailleurs », « l’extrême », « l’inconnaissable », face à « l’étrange » que manifeste « l’au-delà », voire « le néant ». On croirait, lisant ces mots, que le propos de la poète est abstrait. Il n’en est rien, du moins dans la première partie de l’ouvrage, alors que des « personnes » habitent concrètement l’espace de la rêverie et des souvenirs de l’autrice. Déjà, dans le premier poème apparaît un « tu » à qui s’adresse l’autrice. On comprendra bientôt qu’il réfère à la grande sœur du « je ».

Une lueur vespérale
Frappe le jour

Fin de vie tangible

Pour toi
Un événement anodin

Tu ne pleures jamais
Je sèche mes larmes

J’incarne le chagrin
Que tu ne ressens plus

Dans ce recueil, tout commence par la fin. Le soleil se couche. Violemment, il frappe. Un être cher se meurt. Une série d’oppositions prennent place dans une autre plus importante, celle où l’un des personnages disparaît alors que l’autre qui demeurera l’accompagne à l’approche du trépas. Un récit est entamé. Une histoire sera racontée. Est-elle banale? Elle est en tout cas fréquente. La faucheuse n’épargne personne, c’est là une lapalissade. On se souviendra de Malherbe. Parlant de la mort, il écrivait : « Le pauvre en sa cabane, où le chaume le couvre, / Est sujet à ses loix, / Et la garde qui veille aux barrières du Louvre / N’en défend point nos rois. » Notre poétesse raconte une histoire commune. Elle le fait d’une manière fort singulière, avec un brio d’autant plus remarquable qu’il est sans clinquant, sans patine.

Les cinq premiers mouvements du livre retracent les sentiments qu’éprouve en son âme la petite sœur alors qu’elle danse une valse immobile avec celle dont le départ est imminent. Le « je » du poème témoigne au plus près de ses pensées. Les différences entre les deux sœurs s’accusent, elles relèvent non pas d’idéologies qui s’opposeraient, mais bien plutôt de ce qu’elles sont amenées toutes deux à vivre, au même moment, des expériences qui divergent : l’aînée sortant de ses os et de sa chair, sa cadette l’accompagnant au moment ultime où elle pénètre enfin dans l’autre monde. Ces diverses réalités sont révélées avec finesse : « Essaim de voix sémillantes / Tu entends l’ailleurs » et « Nous l’une à l’autre / Je peux encore / Mots et tendresse // Toi / Amour en sourdine ». En raison de leur résonance et de leur beauté, je citerais de nombreux passages : « Tu migres hors frontière / Là où le vent cesse / De gifler nos visages ».

Alors que la « sœur-marraine » peu à peu s’étiole et s’éclipse, échappant ainsi à la présence du présent, la poète doit et devra de plus en plus faire face à son propre destin, qui sera d’être vivante malgré la perte de l’âme sœur : « Une exigence de vie / M’impose le présent ».

La perspective d’une vie au-delà a dans ce recueil quelque chose de troublant et de séduisant. Le néant aura beau être évoqué vers la fin du livre, de nombreux passages témoignent d’une possible après-vie. Et c’est alors comme si avec la mort un voile se levait sur le mystère : « Au plasma stellaire / Cellules nues // Sortie des os / Enfin / Arcanes dévoilés ». Espérance ou foi, serait-il possible que tout en vienne à s’éclairer lorsque le vivant entre au royaume des morts : « Une consolation / Tu imagines l’autre vie // Au-delà du corps / Conscience féconde ».

J’ai mentionné l’italique de la section intitulée « Autrement ». La parole y est donnée à celle qui n’entend alors plus rien à la vie : « Au terminal / Se taisent les sourds ». Le silence de la sœur-marraine est traduit dans cette section. Les quatre petits poèmes qui la constituent se terminent ainsi : « Je navigue sans corps / Ni chagrin ». Puis, la mort vient, laissant la petite sœur désemparée : « Je ne sais plus où me tourner ». Son aînée était une « mère substitut ». Depuis la « [s]ymbiose éclatée », il faut que celle qui reste en vienne à s’enfanter. C’est le titre de la section « M’enfanter suffit ». La poète doit devenir sa propre mère : « Je me mère ». Un très beau poème témoigne de cette seconde naissance.

L’anémone
Se détache des rochers

Plonge dans la noirceur
Qui l’a vue poindre

Se dépose
Aux bras coralliens

À partir du moment où l’une meurt et l’autre s’enfante, les poèmes, ceux de la seconde partie, du fait que l’anecdote s’efface plus ou moins, deviennent en quelque sorte plus abstraits, introspectifs. La mort est encore le thème traité, mais elle est abordée à distance, dans la généralisation, philosophique pourrait-on dire. Elle est objectivée, moins ressentie par le sujet que pensée. « Sans relâche / L’immense nous rejoint / Nous gagne ». Le «  je  » pour autant ne disparaît pas. Afin de consolider sa nouvelle naissance, il dit l’aurore : « Je veux / Embellir le mortel ».

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Auteur : Daniel Guénette

Né le 21 mai 1952, Daniel Guénette est originaire de Montréal. Il a vécu la majeure partie de son existence dans l’arrondissement de Saint-Laurent. Après des études en lettres à l’Université de Montréal, où il obtient un diplôme de maîtrise en création littéraire, il enseigne la littérature au cégep de Granby. En 2011, il prend sa retraite après 34 années d’enseignement. À l’aube de la soixantaine, il renoue avec l’écriture qu’il avait cessé de pratiquer durant près de vingt ans. Il publie chez Triptyque deux recueils de poésie, Traité de l’Incertain en 2013 et Carmen quadratum en 2016, ainsi qu’un récit, L’École des Chiens, en 2015. Dans son œuvre antérieure alternaient ouvrages de poésie (3 titres au Noroît, 2 chez Triptyque) et productions romanesques (3 titres chez Triptyque). Ces ouvrages furent publiés entre 1985 et 1996. L’ensemble fut bien reçu par la critique. À l’occasion du vingtième anniversaire des éditions Triptyque, feu Réginald Martel écrivait : « Et on soupçonne que bien des éditeurs seraient ravis d’inscrire à leur catalogue, parmi quelques auteurs de Triptyque, le nom d’un Daniel Guénette, par exemple. » J. Desraspes a enchanté Jean-Roch Boivin : « Ce roman est un délicieux apéritif, robuste et délicat, son auteur un écrivain de talent et de grands moyens. » Réginald Martel parle d’un roman « qu’on dévore sans reprendre son souffle » ; il salue également la parution des romans qui suivent, se montrant surtout favorable à L’écharpe d’Iris. Pierre Salducci écrit dans Le Devoir un article élogieux sur ce roman : « L’écharpe d’Iris est une réussite, une petite musique qui nous parle de la nature humaine et qu’on n’arrive pas à oublier. Un roman magnifique, un vrai. Pas un phénomène de mode. Pas un produit branché et périssable. Mais de la littérature. Tout simplement. » L’École des Chiens, qui en 2015 marque le retour de l’auteur au récit, a été commentée par divers blogueurs, dont le poète Jacques Gauthier : « Ce beau récit du poète Daniel Guénette évoque, avec pudeur et humilité, les onze années vécues auprès de Max qu’il a dû faire euthanasier à cause d’un cancer. Ils sont rares de tels livres qui traitent si tendrement de la relation entre un homme et son animal de compagnie. Ça parle de vie et de mort, d’attachement et d’amitié, d’enfance et de solitude. » Pour sa part, Topinambulle écrit : « Dans ce très beau récit, un homme apprivoise doucement le deuil de son chien. À la manière de Rousseau, Daniel Guénette nous invite à le suivre dans ses promenades, dans les méandres de ses souvenirs, où l'évocation de l'ami fidèle nous servira de guide. ». Dominic Tardif, dans Le Devoir, 4 juillet 2015 a rendu compte chaleureusement de L’école des chiens. Il a souligné qu’avec ce récit, l’auteur avait produit « de la vraie littérature » : « Plus qu’un livre sur un maître et son animal, L’école des chiens célèbre le pouvoir de l’écriture qui, chez Daniel Guénette, n’aspire pas à remplacer l’en allé, mais bien à en continuer la vie. » Recommandé avec enthousiasme à ses téléspectateurs, L’école des chiens a fait l’objet d’un échange de cadeaux à l’émission LIRE présentée sur ARTV. À partir de 1975, l’auteur a collaboré à diverses revues de littérature à titre de poète et de critique. On a pu lire ses recensions dans la revue Mœbius. Pour l’une d’elles, l’auteur a été finaliste au Prix d’excellence de la SODEP 2016, dans la catégorie Texte d’opinion critique sur une œuvre littéraire ou artistique. Plus récemment, l’auteur a publié deux nouveaux titres en poésie, Varia au Noroît en 2018 et, à l’hiver 2023, La châtaigneraie aux Éditions de la Grenouillère. Pour ce recueil, le poète a été finaliste au Prix d’excellence du webmagazine La Métropole. Dans la recension que réserve à cet ouvrage la revue LQ, le critique Antoine Boisclair écrit: « Ce recueil émouvant, très maîtrisé du point de vue formel, témoigne d’un savoir-faire indéniable. » Le critique et poète français Pierre Perrin écrit dans sa revue trimestrielle de littérature, la revue française « Possibles », ne pas confondre avec la revue québécoise du même nom : « Daniel Guénette a le vers sûr, souvent proche de l’alexandrin, parfois très bref. Il sait restituer une vie, avec sa foudre, ses éclairs, et les moments de calme, voire de communion. La Châtaigneraie constitue un beau recueil presque filial. » Pour sa part, dans Le Ou'tam’si magazine, Nathasha Pemba déclare que « La châtaigneraie est un recueil de poésie qui a l’allure d’un hommage, d’un renouvellement du contrat amical. C’est une poésie ontologique qui va au fond des choses pour faire émerger l’être. Daniel Guénette une fois plus confirme qu’il est poète, le poète de l’amitié, le poète de l’altérité, le poète de l’éternité. » Outre ces recueils de poésie, l’auteur fait paraître quelques nouveaux romans. De Miron, Breton et le mythomane, paru en 2017 à La Grenouillère, Dominic Tardif écrit dans Le Devoir : « Chronique des glorioles imaginaires d’un grand taquin aimant (se) conter des histoires et fabuler une légendaire vie d’aventures, Miron, Breton et le mythomane est le carton d’invitation d’une fête organisée en l’honneur du mensonge auquel s’abreuve n’importe quelle forme de littérature digne de ce nom. » Pour sa part, Dédé blanc-bec reçoit dans Nuit Blanche un commentaire signé Gaétan Bélanger : « Le ton poétique empreint d’humour et de nostalgie adopté par l’auteur rend extrêmement agréable la lecture de ce roman émouvant. Il faut préciser que, tout d’abord, il est un peu déroutant de suivre les bonds fréquents de la narration dans le temps. Plus que de simples digressions, elles donnent parfois l’impression que l’auteur saute du coq à l’âne pour revenir aux mêmes événements, observés sous un angle différent. Mais on s’habitue vite à cette manière ou à ce style et on l’apprécie pour son originalité. Voilà donc un roman au texte minutieusement poli et se démarquant par sa qualité et son audace. » Vierge folle est le dernier roman de l’auteur. La recension parue dans Culture Hebdo se termine avec ces mots : « Nous vous laissons le soin de découvrir la conclusion. Excellent, est un euphémisme. On a adoré. » Ce roman, sans doute le meilleur de l’auteur, s’il a suscité l’enthousiasme de ses lecteurs n’a guère fait l’objet de recensions sérieuses. Pour des recensions sérieuses, il aura fallu attendre l’hiver 2023. Au billet d’Antoine Boisclair portant sur La châtaigneraie, se sera ajoutée dans Le Devoir une chronique de Louis Cornellier consacrée non pas à un roman ou un recueil, mais à un essai. Le journaliste y salue d’abord le travail entrepris par l’écrivain sur son blogue : « Fin lecteur de poésie, l’écrivain s’y impose comme un critique raffiné, érudit et amical dont le style, limpide et élégant, s’apparente à celui de la conversation relevée. Ces qualités en font une rareté dans le paysage littéraire québécois. » Puis, il rend compte de l’essai : « Dans Le complexe d’Orphée (Nota bene, 2023, 186 pages), l’écrivain se fait plus essayiste que critique en proposant « une manière de promenade » dans laquelle il tente « de saisir la nature de la poésie ». Fidèle à son approche modeste et exploratoire, il déambule en compagnie des poètes et penseurs qu’il aime afin de délimiter son objet, tout en cultivant le souci de ne pas l’enfermer. » Il conclut sa chronique en ces termes : « Partisan des « poèmes limpides » qui disent de « simples vérités », Guénette trouve dans la poésie un antidote « à l’endormissement de [ses] facultés » ou, comme l’écrit Valéry, un discours « chargé de plus de sens, et mêlé de plus de musique, que le langage ordinaire n’en porte et n’en peut porter ». Fénelon aurait aimé ce livre admirable. » La conclusion de l’article d’Antoine Boisclair portant sur La châtaigneraie était elle aussi plutôt réjouissante : « Romancier accompli (son dernier récit, Vierge folle, est paru en 2021 aux éditions de La Grenouillère), critique littéraire important (son blogue, intitulé Dédé blanc-bec, offre des comptes rendus très étoffés sur des publications québécoises), Daniel Guénette est aussi un poète qui mérite toute notre attention. »

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